La petite enfance pourrait connaître de profondes mutations dans les régions de Saint-Louis et Louga dans les prochains mois. Grâce à un financement de 2 milliards 874 millions 272 mille francs Cfa octroyé par l’Agence de coopération internationale de Corée (Koica), les Académies de ces deux régions ont bénéficié d’un projet dit de «Développement de la petite enfance au Sénégal : Education de la petite enfance et préparation scolaire, 2019-2023». Cet important projet, qui va révolutionner le sous-secteur de la petite enfance, a été lancé hier pour le compte de la région de Saint-Louis par le gouverneur de la région au nom du ministre de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants.
Ce projet, qui est le premier financé dans le sous-secteur de l’éducation préscolaire par la Coopération coréenne, a pour objectif d’améliorer l’accès aux services de développement de la petite enfance, la qualité des interventions et la gouvernance des structures de Développe­ment intégré de la petite enfance (Dipe), a fait savoir le gouverneur de la région de Saint-Louis lors de la cérémonie de lancement dans un hôtel de la place. Alioune Aïdara Niang souligne qu’il va contribuer à la réalisation de la composante relative au développement intégré de la petite enfance, notamment l’élargissement et la diversification des offres d’éducation préscolaire de qualité comme indiqué dans la Stratégie nationale pour le secteur Education et formation (Paquet-Ef 2018-2030).
A la suite du gouverneur qui n’a pas manqué de magnifier le caractère novateur et la dimension du projet qui met en œuvre plusieurs sous-secteurs et acteurs, la Directrice générale de l’Agence nationale de le petite enfance et de la case des tout-petits a expliqué qu’à travers ce projet, l’Etat du Sénégal ambitionne d’accroître la proportion d’enfants âgés de 3 à 5 ans, bénéficiaires d’offres de préscolarisation de 17 .6 % en 2019 à 37 .5% d’ici 2023, et d’assurer, progressivement, au moins une année de préscolarisation pour tous les enfants âgés de 5 ans, avant leur inscription à l’école élémentaire. Pour atteindre ces objectifs, l’Etat, à travers le projet de développement de la petite enfance au Sénégal, prévoit la construction de 8 cases des tout-petits, dans les départements de Dagana et Louga, la réhabilitation de 300 structures du développement intégré de la petite enfance pour améliorer les conditions d’accueil et d’épanouissement des enfants.
Ces actions devront aussi permettre, au-delà de la résorption des abris provisoires qui constituent une contrainte majeure, d’élargir la couverture aux services de la petite enfance. Selon le coordinateur du projet, Mamadou Soumbounou, qui le présentait au public, il s’agira aussi d’augmenter le taux brut de préscolarisation, dans les régions cibles, d’améliorer l’environnement des structures et la qualité des interventions dans les régions cibles et d’améliorer la gestion des structures Dipe des zones d’intervention du projet. Par ailleurs, de nouvelles structures communautaires seront implantées. Il est également prévu un volet formation et certification des éducateurs actuellement en poste, des formations des Comités de gestion (Cge) et le renforcement de leurs capacités en suivi-évaluation.
A terme, le projet a pour ambition, selon Mamadou Soumbounou, de relever le taux brut de préscolarisation dans ses zones d’intervention où il reste encore faible. Selon statistiques fournies par le coordinateur régional de la case des tout-petits, Ibrahima Diaw, la région de Saint-Louis, qui compte 227 structures Dipe accueillant 15 690 enfants enrôlés dans 327 structures Dipe, enregistre un taux brut de scolarisation de 16,3%, en dessous de la moyenne nationale qui était à 17,6% en 2019. Une situation qui pourrait beaucoup évoluer avec ce projet.
Pour la mise en oeuvre de ce projet, un mémorandum d’entente a été conclu entre la République de Corée, à travers son Agence  de coopération internationale  (Koica) et le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants. Cet accord signé le 19 Juillet 2019 a été suivi d’un accord de financement entre la Koica et l’Unicef en octobre 2019, l’Unicef étant désigné comme agent administratif et responsable dans le cadre du projet en partenariat avec le bureau des services d’appui aux projets des Nations unies (Unops) pour accompagner la mise en œuvre du projet.
A côté de ce financement de plus de 2 milliards 800 millions destiné à la mise en œuvre du projet, la Koica a, dans le contexte de la pandémie et en perspective de la prochaine rentrée scolaire, octroyé un financement supplémentaire de 75 millions de francs Cfa pour l’acquisition de dispositifs de lavage des mains et de kits d’hygiène  pour les structures Dipe.