Avec 99,8%, les Petites et moyennes entreprises (Pme) prédominent dans le tissu économique sénégalais. Mais elles sont confrontées à des problèmes de productivité, de formalisation et de territorialisation. En prélude au lancement en octobre d’un réseau national des Pme, l’Adepme a initié un atelier technique le week-end dernier à Saly.
Le dernier recensement général des entreprises indique que le tissu économique sénégalais est à 99,8% composé de Petites et moyennes entreprises (Pme). Mais le constat est que les Pme sont confrontées à un problème de productivité, de formalisation et de territorialisation. Lors de l’atelier technique restreint sur la mise en place du réseau «Sénégal Pme» à Saly, Idrissa Diabira, Directeur général de l’Agence de développement et d’encadrement des Petites et moyennes entreprises (Adepme), a déclaré que face à ces nombreux problèmes, aucune structure ne peut se prévaloir d’avoir toutes les réponses. C’est pourquoi, dira-t-il, l’Etat a un dispositif complet dont l’Adepme est un des acteurs. «L’enjeu c’est d’améliorer les synergies entre les différentes structures et de nous donner un cadre opérationnel d’action pour faire en sorte que les Pme jouent un rôle moteur pour pouvoir poursuivre la nouvelle trajectoire de croissance du Sénégal», a souligné M. Diabira.
Faisant l’état des lieux des Pme au Sénégal, ce dernier a rappelé que le dernier recensement de l’Ansd dresse un tableau peu reluisant de la situation. «Selon l’Ansd, sur 407 000 entreprises recensées, 99,8 % sont des Pme qui ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 2 milliards. Sur ces 407 000 entreprises, 97 % sont dans l’informel et plus de 60 % sont sur l’axe Dakar-Thiès-Diourbel. Donc productivité, formalisation, et territorialisation sont les grands défis des Pme, puisque les 97 % qui sont dans l’informel ne pèsent que 16 % du chiffre d’affaires global des Pme.» Devant ces constats, le directeur de l’Adepme préconise de renforcer la Pme sénégalaise. M. Diabira rappelle que l’objectif de cet atelier est de discuter de la formation et de la formalisation de ces Pme, ensuite de leur accès à la commande publique. «Aujourd’hui, 28% des Pme accèdent à la commande publique. Comment doit-on faire pour que 50 % de la commande publique, des impôts et des ressources nationales bénéficient à la Pme sénégalaise», s’interroge le directeur de l’Adepme, qui souligne que l’accès au financement est très difficile pour les Pme sénégalaises, qu’il s’agisse de financement bancaire ou du système financier décentralisé. M. Diabira insiste aussi sur la territorialisation et la compétitivité des Pme.
Lancement du réseau en octobre
Revenant sur l’organisation du forum de la Pme sénégalaise, M. Diabira a décliné les attentes. «C’est d’avoir un rendez-vous annuel où l’ensemble des acteurs concernés par la Pme puissent se rencontrer, discuter, s’écouter, et proposer aux autorités des mesures concrètes permettant à la Pme sénégalaise de mieux se comporter.» Le forum, qui est prévu au début du mois d’octobre, sera l’occasion de lancer ce réseau. Il s’agira également de mettre en place un cadre logique et opérationnel pour le fonctionnement du réseau et de valider une sorte de programme d’urgence pour les Pme à l’instar de ce qui a été fait pour le développement rural dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc). «Le but c’est d’avoir un programme important pour les Pme leur permettant de jouer leur rôle dans l’émergence du Sénégal», a précisé M. Diabira. «Ce réseau vise à apporter des services au secteur privé représenté par les organisations professionnelles qui sont présentes, les chambres des métiers, les chambres de commerce, l’Unacois, les organisations patronales. L’ensemble des acteurs sont impliqués, parce que ce sont eux qui ont vocation à évaluer l’offre de service qui leur est proposée par l’Etat et indiquer si oui ou non cet offre est efficace ou pas», a conclu le directeur de l’Adepme.
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