Le pôle communication du candidat de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) a fait face à la presse. Sans nommer personne, l’équipe est largement revenue sur les accusations de certains hommes politiques et autres acteurs de la société civile sur la gestion du pétrole et du gaz. Elle a également présenté aux journalistes un guide «Pétrole et gaz au Sénégal : questions/réponses pour comprendre l’essentiel», qui a tenté de déconstruire les «rumeurs» en répondant à 10 questions
La campagne électorale ne se déroule pas seulement sur le terrain à travers les caravanes et les meetings ; c’est aussi des face-à-face avec la presse sur des sujets importants comme le pétrole et le gaz. Le pôle communication du candidat de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) a choisi ce moment pour revenir sur ce que Hamidou Kassé, responsable dudit pôle, appelle les «intoxications», les «rumeurs» et «supputations» concernant la découverte du pétrole du gaz et les contrats ficelés avec les multinationales. M. Kassé évoque quatre postures qui, selon lui, alimentent ces «rumeurs» dont la première incrimine le frère du candidat Macky Sall, Aliou Sall, impliqué dans la signature de certains contrats. «Une certaine rumeur l’accuse de s’être accaparé du pétrole», relève M. Kassé. Une posture «fiscaliste» cette fois-ci soutient que le «Sénégal a perdu des centaines de millions en appliquant des exonérations fiscales impertinentes», relève-t-il par ailleurs. D’autres, note-t-il, évoquent «le flou qui entourerait la gestion du pétrole et du gaz». Sans donner d’arguments précis, le responsable du pôle communication bat en brèche toutes ses accusations et indique que ce discours est juste entretenu par des pétro-fantasmes.
Et c’est d’ailleurs ce qui justifie la réalisation du guide Pétrole et gaz au Sénégal : questions/réponses pour comprendre l’essentiel, soutient Mamadou Fall Kane, porte-parole du candidat Macky Sall sur les questions économiques et financières. Dans ce guide, l’auteur dit mettre à nu les accusations pour, dit-il, remettre les pendules à l’heure. A cet effet, il a répondu à 10 questions, notamment «peut-on éviter la malédiction du pétrole au Sénégal ? Avons-nous bien négocié les contrats ? Le pétrole sera-t-il un remède au chômage, les risques liés à l’exploitation du pétrole entre autres». En répondant à ces différentes questions dans ce guide, le porte-parole a indiqué que ces ressources ne seront pas une fatalité dans la mesure où «le pays a pris des dispositions en évitant la monoproduction, le gaspillage et la corruption». Aussi concernant les contrats et l’exploitation, M. Fall Kane informe que si on tient compte du pourcentage qui revient à l’Etat, notamment la part de l’Etat, celle de Petrosen, les impôts sur les bénéfices, entre autres revenus, l’Etat aura au moins «60% de la rente pétrolière», assure-t-il.
Il faut souligner que ces accusations ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis la signature des contrats sur l’exploration, des politiques et autres acteurs de la société civile ne cessent de demander des comptes à l’Etat du Sénégal. Interpellé ainsi sur le timing et l’opportunité de cette conférence de presse, Hamidou Kassé a souligné que depuis toujours «nous apportons des démentis à ces accusations qui sont devenues des croyances. Des Sénégalais en ont fait une opinion. Et c’est pour déconstruire tout cela que nous avons jugé nécessaire de revenir sur cette rencontre».
Concernant la non-implication de la société civile dans le processus de révision du nouveau Code pétrolier, Mamadou Fall Kane soutient que l’Etat n’est pas obligé de prendre les recommandations de la société civile. Il indique que Petrosen dispose de spécialistes capables de conduire ce processus et de produire un bon Code.
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