Dans le cadre de la lutte contre les inondations, l’Etat continue à multiplier les mesures de prévention, à savoir l’identification des sites vulnérables et l’équipement des structures chargées de la politique.Par Justin GOMIS – 

Après avoir identifié les 7 sites les plus exposés aux inondations au Sénégal, à savoir le Grand Dakar (Dakar-Tivaouane jusqu’à Joal), l’axe Touba-Diourbel-Kaolack-Tamba-Kédougou-Matam, le Comité national de gestion des inondations (Cngi) a lancé hier le Projet d’études de définition des mesures préventives de réduction des vulnérabilités dans la perspective des futurs aménagements urbains, définition des règlements pour la construction prenant en compte «l’inondabilité» et les mesures de protection de l’habitat. Ce projet, financé par le Fonds vert pour le climat (Fvc), qui a délégué sa contribution à l’Agence française de développement (Afd) à hauteur de 10 milliards de francs F Cfa, est articulé autour de quatre composantes, à savoir l’amélioration de la connaissance du risque d’inondations, la réduction de la vulnérabilité des territoires, la prévention des risques d’inondations et le renforcement de la gouvernance du risque d’inondations.
Il vise à apporter «une réponse globale au risque d’inondations, en permettant la simulation de la vulnérabilité des enjeux humains et socio-économiques exposés, dans une approche sur mesure, adaptée aux territoires», souligne-t-on. D’après Amidou Konaté, responsable du Suivi et évaluation du projet, ils ont acquis dans le cadre de ce projet, un radar à Bambey dont le bénéficiaire est l’Anacim, «qui va permettre de mieux voir les événements climatiques, les nuages, d’observer et savoir quelle est la composition de ces nuages».
Selon toujours le responsable du projet, «cela va permettre de savoir quels sont les espaces qui sont concernés, est-ce qu’il va pleuvoir à Dakar, à Grand-Yoff ou à la Medina, à Rufisque, et de voir quelle est la quantité de pluie qui est attendue, et qu’elle est aussi l’impact, est-ce que cette pluie va occasionner des inondations». Cela, poursuit-il, «va nous permettre d’anticiper sur la mise en place des activités de prévention et de gestion de l’hivernage». En fait, l’intérêt de ce projet ne se limite pas là. Il permet aussi d’accompagner les populations dans leur besoin de se trouver un terrain pour habiter. «Pour mieux accompagner les populations qui veulent acquérir des terrains, un bien immobilier, nous avons mis en place, dans le cadre de ce projet, deux applications que nous sommes en train de consolider. Cela va vous permettre, une fois que vous êtes sur le site que vous voulez acquérir, de demander quel est l’état d’exposition de ces sites-là. Vous pouvez le faire en français, en wolof ou en prenant une photo, et de la générer dans l’application qui va donner automatiquement le niveau de vulnérabilité de ce site. Ça va vous donner aussi des indications sur les comportements à avoir si c’est un site qui est exposé de manière modérée, et qu’il faut impérativement mettre en place avant toute installation des ouvrages de drainage des eaux», a expliqué M. Konaté. La mise en place de ce projet s’explique par les expériences acquises dans la mise en œuvre de leurs activités. «On s’est rendu compte que le retour d’expérience a montré que nous avons des défis à relever, notamment sur l’amélioration de la connaissance des espaces exposés aux risques», explique le responsable du suivi et évaluation du projet. Et c’est dans ce sens qu’ils ont acquis, dit-il, un outil de terrain qui leur a permis de faire un diagnostic sur l’ensemble du territoire national, à savoir les sites les plus exposés. Aujourd’hui, ce projet va permettre d’anticiper et de mettre en place des activités qui vont aider à préserver et à restaurer les voies d’eau, et ne plus avoir à dépenser beaucoup d’argent dans la résilience des populations et des espaces. En tout cas, l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens pour voler au secours des populations qui sont affectées par les inondations. «L’Etat du Sénégal, à travers le ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement, est beaucoup intervenu dans le cadre de la prévention, la gestion des inondations, à travers plusieurs activités, projets et programmes, à travers le projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal qui est assez patent comme élément de réponse, de résiliation et surtout de prévention pour faire face aux inondations», confie Amadou Salmane Fall, directeur de Cabinet du ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement.
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