Par Adjoua Rokhya BASSENE (Quotidien Tv) – Vu la gravité de la menace qui pèse sur le Lac rose, notamment une éventuelle extinction, les autorités semblent prendre le risque environnemental au sérieux. Pour l’instant, les résultats sont loin d’être probants. L’ex-Lac Retba, un site naturel classé, est en sursis…
Le Quotidien avait tiré la sonnette d’alarme en écrivant sur les agressions subies par le Lac Rose. Macky Sall a, deux fois en Conseil des ministres, insisté sur la nécessaire préservation du Lac Rose. Il a demandé «au ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique de présenter un rapport circonstancié sur la situation actuelle du Lac Retba (dit Lac Rose), en vue de la préservation des écosystèmes et des activités économiques autour de ce site naturel classé».
C’est l’année dernière que les autorités ont mis en place un canal pour soulager la banlieue des eaux de pluie. Vu la menace qui pèse sur ce patrimoine naturel classé, attrait touristique à une certaine époque, l’Etat a décidé d’ériger 7 bassins, qui vont s’ajouter au muret renforcé par des sacs de sable, pour obstruer ledit canal.
Pour l’instant, les travaux sont loin d’éloigner les menaces. Lors d’une visite sur le site il y a quelques jours, Issakha Diop, ministre auprès du ministre de l’Eau et de l’assainissement, chargé de la Prévention et de la gestion des inondations, en avait donné l’assurance dans le département de Rufisque, après les premières pluies. «L’année dernière, le lac a reçu un trop-plein d’eau dû à des quantités exceptionnelles de pluie combinées à un manque d’infrastructures dans certaines zones. On est en train de travailler avec ces ouvrages d’assainissement qui pourront soulager le lac. Nous voulons que le lac soit soulagé et ne reçoive plus ces quantités importantes d’eau de pluie», a-t-il insisté en marge de la visite. Avant même les autorités, les acteurs s’activant autour du Lac Rose avaient pris les devants pour se prémunir des désagréments énormes qu’ils avaient vécus lors de l’hivernage passé.
En prévision des pluies qui vont s’abattre incessamment, ces acteurs, qui tirent leurs revenus de l’exploitation du sel et d’activités connexes, ont tout simplement décidé de bloquer ce qu’ils appellent le canal de la honte. Car, l’année dernière, le niveau de l’eau, qui était à 3 mètres, est monté jusqu’à 6. Ce qui montre qu’un nouvel afflux d’eau vers le lac va tout simplement détruire l’outil de travail de milliers de personnes.
Il faut savoir que c’est la couleur rose qui fait du lac, un lieu de tourisme. Avec l’opération de reprofilage des eaux pluviales vers son lit, le lac s’est en effet retrouvé avec de très grandes quantités d’eau de pluie, qui font subir aussi aux exploitants de sel, des dommages jamais enregistrés auparavant.