Pikine et Guédiawaye – Lutte contre les inondations : Pari sur la sensibilisation !
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Partout à Dakar, il y a un problème d’assainissement. Mais, il faut y ajouter l’obstruction des canaux d’évacuation existants par des objets ménagers, provoquant une stagnation des eaux dans certains quartiers. Plus de 100 délégués de quartier de Pikine et Guédiawaye s’activent à la sensibilisation des populations pour la préservation des ouvrages. Par Abdou Latif MANSARAY –
Malgré les grands investissements de l’Etat pour réduire les inondations en banlieue dakaroise, il y a toujours des quartiers qui sont à chaque fois envahis par des eaux pluviales. Parfois, les populations sont responsables de cette situation, en sabotant les ouvrages souvent obstrués par des ordures ménagères et des bêtes mortes. Par conséquent, les canaux de drainage des eaux n’évacuent plus grand-chose. Face à cette situation, les délégués de quartier et Badiénou gox ont décidé de tenir des forums dans les départements de Pikine et Guédiawaye, pour sensibiliser les habitants sur l’importance d’entretenir ces infrastructures.
Pour accomplir ce travail, International Budget Partnership (Ibp) et Urbasen, deux Ong, ont facilité le travail en s’occupant des moyens techniques et financiers.
A Guédiawaye, plus précisément dans la commune de Wakhinane-Nimzath, et à Pikine, dans la localité de Thiaroye/Mer, les populations se sont donné rendez-vous à la place publique pour exposer leurs doléances. Des propositions et solutions ont été égrenées et exposées aux Ong pour que ces dernières puissent apporter des solutions et assistances à la population. Le mal-vivre des résidents, en cette période d’hivernage, a été aussi exposé : des ruelles balafrées par les eaux pluviales de l’année dernière. Des maisons toujours envahies par les eaux et des herbes sauvages, et abandonnées par les propriétaires.
Djibril Badiane, directeur des programmes d’Ibp, explique : «Et il y a la question du changement climatique, on reçoit plus d’eau que dans le temps. Mais aussi il y a les ouvrages d’assainissement qui sont vétustes dans ces zones, mais également les populations se sont installées dans des zones non aedificandi. Des zones qui ne sont pas propres à l’habitation. Et en tant qu’Ong, depuis quatre ans, nous intervenons dans la banlieue pour accompagner l’Etat sur ses différents projets d’assainissement et de gestion des inondations qui sont mis en œuvre dans ces zones. Mais nous sommes là surtout pour accompagner les populations qui développent des initiatives sur les questions des inondations.» Son Ong a fait le pari d’accompagner les populations qui sont dans des situations difficiles en cette période hivernale. Il annonce qu’une antenne d’Ibp va être installée dans la commune de Wakhinane, la plus affectée par les inondations dans la banlieue dakaroise. Pourquoi ? «C’est pour mieux connecter l’Ong à la population. Cela va nous permettre de collecter les problèmes avant de les exposer aux autorités locales et particulièrement à l’Etat pour y apporter des solutions immédiates.»
latifmansaray@lequotidien.sn