A Pikine Icotaf 1, l’érection d’une «pépinière urbaine» enchante les populations, qui respirent un grand bol d’air frais. Financé par l’Agence française de développement, ce projet, qui sera multiplié à Dakar, vise l’appropriation des nouveaux modes de transport (Ter et Brt) par les usagers, à travers l’aménagement d’espaces publics pour répondre à un certain nombre de besoins exprimés par les populations.Par Abdourahim KA –
«Pépinières urbaines.» Le nom pourrait faire penser au maraîchage ou à une quelconque autre promesse lucrative pour qui aurait la main verte. Sur place, au quartier Cité Icotaf 1 de Pikine, ce qui pousse surtout sous l’ombre d’une bâche en plastique et d’un hangar en Typha, ce sont des sourires et rires d’enfants et de moins jeunes. Certains sautent à la corde et d’autres devisent. Un groupe plus restreint se penche sur leurs cahiers, tenues du groupe scolaire Seydou Nourou Tall sur les épaules. Quelques pas plus loin, des garçons jouent au basket.
Cet espace qui respire aujourd’hui la vie et l’insouciance, était, selon Moustapha Ndiaye, imam du quartier et par ailleurs président du comité de gestion du site, «une poubelle où on trouvait du tout». Il affirme même avoir dû batailler dur contre des charretiers qui squattaient la zone, pour ramener un semblant d’ordre et de propreté.
Mame Binta Sow, Badjenu gox, se rappelle aussi les moments difficiles qui ont suivi la fin des travaux du Train express régional (Ter). «Beaucoup de bandits s’étaient installés ici. Personne n’osait traverser cette zone pour aller à Guinaw Rail ou ailleurs», témoigne-t-elle. Grande est donc sa satisfaction face à la pépinière urbaine implantée aujourd’hui dans son quartier. «A la récréation, les élèves sont là. L’école est juste derrière. Nous, les mamans, venons aussi ici pour prendre de l’air. Nous sommes très satisfaits du projet» fait-elle savoir. Le site de Cité Icotaf 1 a coûté 19 millions de francs Cfa et est inclus dans «Pépinière urbaine de Dakar».
Ce projet est financé par l’Agence française de développement (Afd) à hauteur de 500 mille euros et prend aussi en charge le site de Rufisque (Pnr). Son but est, selon Abdoulaye Fall, chef de projet, de travailler à l’appropriation des nouveaux modes de transports (Ter et Brt) par les usagers, à travers l’aménagement d’espaces publics pour répondre à un certain nombre de besoins exprimés par les populations. Il souligne qu’il reste 2 à 3 mois de chantier pour finaliser les sites restants, à savoir celui de Keur Mbaye Fall et les 2 autres du Brt.
La Direction adjointe de l’Afd, quant à elle, considère que ce projet «illustre bien comment on peut faire de grands projets avec l’Etat et en même temps associer les populations à l’usage des espaces résiduels». Pour elle, c’est une démarche à dupliquer à plus grande échelle.