La famille de Agnès Varda a annoncé ce vendredi 29 mars la mort de cette pionnière de la Nouvelle Vague des suites d‘un cancer. La réalisatrice de La Pointe courte, Cléo de 5 à 7, du Bonheur ou de Sans toit ni loi, entre autres, était âgée de 90 ans. Avec sa coupe au bol bicolore, et ses chemises violettes, son sourire toujours bienveillant, elle était la doyenne du cinéma français, l’une des artistes hexagonales les plus célébrées dans le monde. Agnès Varda a eu plusieurs vies, d’abord comme photographe, accompagnant dès 1948, les plus jeunes au festival d’Avignon et Théâtre national populaire de Jean Vilar. Puis vient le cinéma, ou elle s’impose en 1955 avec la Pointe courte, un premier film qui annonce déjà la Nouvelle Vague, avec son tournage léger, en décors naturels, Silvia Monfort et Philippe Noiret cheveux au vent, dans le port de Sète. Tout le reste de son œuvre est à l’avenant, un cinéma ludique et audacieux, qui se joue des conventions, toujours attentif aux femmes et aux marginaux. En 1985, Sans toit ni loi, sur l’errance tragique d’une jeune Sdf jouée par Sandrine Bonnaire, lui vaut le Lion d’or, la plus haute récompense du festival de Venise.
Agnès Varda a tourné une quarantaine de films, de tous supports et toutes durées, en noir et blanc et en couleur, fictions et documentaires. Des œuvres qui se jouent des frontières, des genres cinématographiques et sexuels. Elle était aussi plasticienne ou plutôt «artiste visuelle», comme elle aimait le dire, depuis qu’elle avait été invitée à construire une installation, en 2003, à la Biennale de Venise. Tout juste avant ses 90 ans, Agnès Varda avait reçu un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Rfi
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