La Place du souvenir africain s’est dotée d’un centre de ressources, avec un fond documentaire riche de 1545 ouvrages, un nouvel espace baptisé du nom du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (1923-2007). Le nouvel espace culturel compte une salle de documentation comportant des encyclopédies, dictionnaires, manuels scolaires et titres de littérature africaine, dont La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021.
Il compte aussi une collection de bandes dessinées pour enfants, une bibliothèque multimédia dotée d’une connexion Internet pour diversifier les offres de recherche, indique la directrice de la Place du souvenir africain, Ngakane Gning Diouf. Selon Mme Diouf, à l’occasion de son inauguration en 2009, un Panthéon dédié aux acteurs de la culture avait été aménagé sur le site actuel dudit centre, et Ousmane Sembène «était le premier à y entrer», raison pour laquelle il porte le nom du défunt cinéaste sénégalais.
Le centre propose aussi un concept «e-souvenir», consistant en des podcasts (productions audios à la demande sur le web) consacrés à de grandes figures de l’Afrique et de la diaspora, lesquels sont diffusés sur les plateformes digitales de la Place du souvenir africain. Le premier numéro de ces podcasts porte sur Sembène Ousmane, a précisé Ngakane Gning Diouf, selon qui la mise en place du centre de ressources Ousmane Sembène, fait suite à «une recommandation forte» émise lors de l’atelier de conception de contenus de la Place du Souvenir africain, organisé à Dakar en 2020. «Cette recommandation était orientée sur les grandes figures de l’Afrique et de la diaspora», et le Centre de ressources Ousmane Sembène (Cros), «inauguré à l’ouverture du deuxième Salon national du livre de Dakar (du 2 au 5 décembre 2021), est la grande première recommandation matérialisée», a souligné l’ancienne directrice du Centre culturel régional de Fatick.
Le public-cible du centre de ressources Ousmane Sembène est représenté par tous ceux qui sont friands de recherche et de découverte, a indiqué Mme Diouf. Elle précise que les jeunes et les enfants sont toutefois «les plus visés», l’objectif étant «d’enseigner, de valoriser et promouvoir les figures de l’Afrique et de la diaspora». Selon Ngakane Gning Diouf, les jeunes ont besoin de repères et de modèles afin de pouvoir avancer, d’où l’importance de leur rappeler les trajectoires de grandes figures historiques, telles que Damel Lat Dior Ngoné Latyr Diop (1842-1886), Aline Sitoé Diatta (1920- 1944), Nelson Mandela (1918-2013), Kwame Nkrumah (1909-1972). Avec Cheikh Anta Diop (1923-1986), Léopold Sédar Senghor (1906-2001), Ahmed Sékou Touré (1922-1984) et autres, Thomas Sankara (1949-1987), ces personnalités africaines ont marqué l’histoire de l’Afrique et de la diaspora par leurs idées et combats, relève-t-elle. «Mal­heureusement, déplore Nga­kane Gning Diouf, les enfants s’identifient à d’autres figures qui ne sont pas les nôtres.»
Aps