Plaidoyer – Avenir alimentaire résilient et souverain : La Dytaes appelle à un soutien plus fort à l’agroécologie

Pour construire un avenir alimentaire résilient et souverain, la Dynamique pour une transition agroécologique (Dytaes) appelle à un soutien plus fort à l’agroécologie.Par Abdou Latif MANSARAY –
La Dynamique pour une transition agroécologique plaide pour un avenir alimentaire résilient et souverain. La structure appelle ainsi les décideurs politiques nationaux et régionaux à placer l’agroécologie au centre des efforts de développement agricole et à s’assurer que les investissements publics soutiennent des approches durables, inclusives et réellement bénéfiques pour les exploitations agricoles familiales et les consommateurs. En effet, explique-t-elle, «au Sénégal et dans l’ensemble de la région, il est de plus en plus évident que l’agroécologie offre une voie plus durable et plus efficace». Ce réseau national regroupant des organisations paysannes, des mouvements de femmes, des Ong précise que «l’agroécologie associe les connaissances traditionnelles et l’innovation scientifique pour restaurer les écosystèmes, renforcer les systèmes alimentaires locaux et réduire la dépendance à l’égard d’intrants externes coûteux. Elle s’aligne sur les objectifs mondiaux en matière de climat, de biodiversité et de sécurité alimentaire, tout en favorisant la résilience et l’identité culturelle des communautés. Elle s’aligne également sur l’Agenda national de transformation Sénégal 2050 dont la promotion permet de renforcer la résilience des écosystèmes».
Cet appel a été lancé à la veille de la présentation du Forum africain sur les systèmes alimentaires (Afsf 2025).
Grâce au soutien de ses partenaires, la Dytaes dit travailler «activement avec les exploitations agricoles familiales, les autorités locales, les chercheurs, les consommateurs et les coopératives de femmes et de jeunes pour améliorer la santé des sols grâce à des méthodes naturelles, diversifier les cultures et renforcer la résistance aux chocs climatiques, les systèmes semenciers paysans». Elle contribue ainsi à la réduction de la dépendance à l’égard des engrais et des pesticides importés, à rétablir la souveraineté sur la production et l’alimentation saine et diversifiée. Ces efforts, selon la Dytaes, «donnent déjà des résultats concrets à différents niveaux et montrent ainsi la voie pour le développement en cours de la stratégie nationale de l’agroécologie».
La Dytaes accueille favorablement un dialogue ouvert et respectueux sur l’avenir des systèmes alimentaires africains et reconnaît les contributions des différents acteurs, y compris l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra), qui s’efforcent de relever les défis agricoles du continent. Elle estime toutefois que «le moment est venu de rééquilibrer les investissements et l’attention politique vers les approches agroécologiques qui ont montré des promesses significatives -en particulier pour les acteurs plus vulnérables, notamment les petits producteurs, les femmes agricultrices et les jeunes ruraux».
«Nous demandons donc respectueusement au gouvernement du Sénégal et à toutes les parties prenantes participant au forum et à d’autres plateformes similaires, d’inclure, dans les politiques, le droit à l’alimentation, ainsi que les droits collectifs à la terre, à l’eau, aux semences et aux ressources productives pour les exploitations familiales en général, et pour les femmes et les jeunes en particulier ; renforcer les mesures incitatives d’accompagnement et les mécanismes de protection sociale pour encourager le développement des entreprises locales créatrices d’emplois dans les systèmes alimentaires.» L’intégration de l’agroécologie dans les stratégies et les budgets agricoles nationaux, l’accroissement du soutien public aux systèmes semenciers locaux ou paysans, aux intrants biologiques et à l’innovation menée par les paysans, le renforcement de l’élaboration de politiques participatives qui tiennent compte de l’avis des communautés agricoles et respectant les connaissances traditionnelles… font partie des attentes des membres de ce réseau national. Lesquels considèrent qu’avec «les politiques et le soutien appropriés, le Sénégal peut devenir un leader régional en matière de transition agroécologique». «Nous sommes prêts à travailler avec les institutions gouvernementales et les partenaires internationaux pour mettre à l’échelle des solutions durables sur le plan environnemental, socialement justes et économiquement viables», assurent-ils.
latifmansaray@lequotidien.sn