Plaidoyer – Cartographie des associations d’enfants : Des acteurs préconisent une implication des jeunes dans les prises de décisions
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Des acteurs œuvrant pour la promotion et la protection des droits des enfants souhaitent voir les pouvoirs publics impliquer cette couche de la population dans les prises de décisions. Ils constatent l’absence de données crédibles dans la région Afrique de l’Ouest relatives aux organisations d’enfants et au mode de fonctionnement de celles-ci.Par Mamadou T. DIATTA –
La prise en compte des opinions et avis des enfants par les décideurs, tel est le souhait de plusieurs Organisations non-gouvernementales et autres acteurs œuvrant pour la promotion et la protection des droits des enfants. Il est apparu dans les interventions des uns et des autres, réunis dans le cadre d’un webinaire, que les enfants ne sont pas le plus clair du temps associés au processus de prise de décisions. D’où leur absence remarquée dans les instances de décision. Ainsi, le Coordonnateur régional d’Enda Jeunesse Action a parlé d’accompagnement des enfants pour arriver à une meilleure organisation pour une prise en compte de leurs droits par les pouvoirs publics. Aimé Bada fait état de l’ineffectivité de la Convention relative aux droits des enfants, malgré l’organisation dont font montre ces derniers.
De plus en plus, il est fait état de l’inexistence de données crédibles dans la région Afrique de l’Ouest relatives aux organisations d’enfants et au mode de fonctionnement de celles-ci. Une situation qui a conduit à la réalisation d’une étude dont le but est d’établir une cartographie axée sur la recherche-action. L’objectif, c’est d’aider à éclairer la lanterne de l’opinion et des acteurs sur l’état de la situation, les motivations essentielles des enfants et des jeunes, tout comme leur manière de fonctionner.
Avec l’étude qui a été menée au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Mali et au Sénégal, ses initiateurs sont parvenus à réaliser une cartographie des regroupements d’enfants et de jeunes les plus importants et des différents acteurs, ainsi qu’une synthèse des analyses et des recommandations.
Citant le cas du Sénégal, la consultante a fait état de participation «des enfants aux réunions des conseils municipaux et qui veulent participer aux débats d’orientation budgétaire». Autre exemple souligné par l’étude, le Mali où le Parlement des enfants a eu à faire des plaidoyers durant la pandémie du Covid-19.
«Nous pouvons nous rendre compte que les enfants s’organisent pour la défense de leurs droits, pour les faire connaître, pour faire beaucoup de sensibilisation, mais aussi pour faire beaucoup d’efforts de plaidoyer pour que les décisions en leur faveur soient prises par les autorités qui doivent les prendre. Il y a une multitude d’organisations d’enfants dans l’espace Cedeao qui bénéficient de contexte favorable à leur auto-organisation pour défendre leurs droits. Même si on peut retenir le fait que ces enfants s’organisent, la question de la participation des enfants demeure. Cela demeure un principe de la Convention des droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant», soutient Aimé Bada, le Coordonnateur régional d’Enda Jeunesse Action. «Nous autres adultes, ne nous approprions pas cette question. Les enfants le veulent, cette participation favorise à leur développement, leur donne beaucoup de confiance, mais nous, les adultes, ne leur donnons pas l’opportunité de réaliser cette participation comme ils le souhaitent. Nous avons besoin de faire cet effort, parce que le nombre de jeunes que nous avons dans l’espace Cedeao constitue la majorité de nos populations», a déclaré Aimé Bada.
«A travers cette cartographie, les organisations d’enfants peuvent travailler en synergie pour résoudre la question des droits des enfants, mais aussi la participation de ces derniers (dans les prises de décisions). Nous avons vu que même s’ils donnent leur avis, ils ne sont pas là où l’on prend les décisions. Et, pour changer cet état de fait, nous souhaitons l’union, la synergie des organisations», a expliqué Delphine Mendy, membre du Mouvement africain des jeunes, enfants et travailleurs (Majet).
mdiatta@lequotidien.sn