Quelque 20% seulement des personnes atteintes du diabète de type 2 bénéficient de la subvention de l’Etat. Un pourcentage que l’Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabètiques (Assad) juge insuffisant et aimerait sa hausse. La célébration de la Journée internationale de lutte contre le diabète, célébrée hier mercredi à Rufisque, a servi de tribune pour exhorter l’Etat à faire mieux pour cette frange importante des diabétiques.

«Les 80% pour l’essentiel des diabètes de type 2 ne bénéficient pas encore de la subvention de l’Etat. Il s’agit souvent de personnes âgées poly pathologiques, c’est-à-dire qu’à côté du diabète ils développent d’autres complications cardiovasculaires, rénales, rétinopathie entre autres», a expliqué Baye Omar Guèye, président de l’Assad (Association sénégalaise de soutien et d’assistance aux diabètiques). «Déjà rien que pour la prise en charge médicale plus le régime alimentaire, le coût tourne autour de 75 mille francs par mois environ 912 mille 500 francs par an», a-t-il dressé à propos du diabète de type 1 dont la prise en charge est moins onéreuse. «Imaginez le coup de la prise en charge pour cette catégorie (diabétiques de type 2)», a lancé M. Guèye au directeur de Cabinet du ministre de la Santé, tout en l’exhortant à «corriger ce déséquilibre».
Aloyse Diouf, qui a présidé la rencontre, a promis l’accompagnement de l’Etat pour que cette frange des diabétiques puisse être subventionnée. «La réfle­xion est en train d’être menée dans le cadre de la politique sociale, du plan Sésame et autres pro­gram­mes pour voir comment aider cette catégorie à bénéficier de la subvention  afin de bien vivre et  continuer à être un facteur de développement économique», a assuré M. Diouf dans son discours. Il a aussi fait savoir que la prévalence du diabète  au niveau national est 3.4% alors qu’à l’échelle mondiale, en 2017, 426 millions de personnes sont atteintes. Con­voquant les chiffres de la fédération mondiale, Dr Diouf a fait une projection pour 2030 de 522 millions si la croissance notée pour le diabète continue. «La prévalence est plus élevée dans la tranche d’âge 45-59 ans où elle est de 7 à 7,9 % et 11,2 % dans la tranche comprise entre 60 et 69 ans. Le diabète est plus fréquent en milieu urbain qu’en milieu rural avec respectivement une prévalence de 4,5 % contre 2,3% en milieu rural», a fait savoir Dr Diouf à propos des chiffres au niveau national.
«Ensemble continuons la mobilisation et refusons d’être défaitistes», a lancé le président de l’Assad qui a relevé quelques bons points dans la lut­te. «Subvention de l’insuline, gratuité de la prise en charge des enfants diabétiques, décentralisation de la prise en charge», a-t-il énuméré entre autres à ce propos.
La journée du 14 novembre a été aussi marquée par l’inauguration de la maison du diabète mise en place par l’antenne départementale de l’Assad. Un bel exemple à dupliquer dans les autres départements, pense Aloyse Diouf.
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