La société civile plaide pour l’instauration de «taxes spéciales» afin de financer le budget de l’éducation, même si 25% du budget national sont alloués au secteur. Seulement, pour faire face à la demande d’investissement, la Cosydep pense qu’il faut aller dans le sens des financements innovants.Par Malick GAYE

– Le Sénégal fait partie des bons élèves en ce qui concerne le financement de l’éducation. Avec un budget de plus de 575 milliards Cfa, c’est plus de 25% du budget national qui sont alloués à la préparation de l’avenir, ce qui représente 6% du Produit intérieur brut (Pib). Mais derrière la beauté de ces chiffres se cachent des difficultés qui rendent le système éducatif peu performant. En effet, plus de 80% du budget sont engloutis dans le fonctionnement. Ce qui laisse peu de marge à l’investissement. Une situation que la Cosydep aimerait voir changer.
Lors de la cérémonie de clôture de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (Smae), des pistes de solutions ont été dégagées. «Il y a des difficultés et des déséquilibres qui existent dans le financement de l’éducation. La problématique de l’eau et de l’assainissement revient dans l’analyse. Si vous avez 40% des écoles qui ne disposent pas de latrine, 2/3 n’ont pas d’eau potable. Une école sur deux n’est pas sécurisée. Cela constitue une difficulté majeure. Il faut augmenter le budget d’investissement qui est en baisse depuis 3 ans. De 50 milliards en 2019, nous sommes passés à 30 en 2020 et 22 en 2021», a résumé Cheikh Mbow.
Le directeur exécutif de la Cosydep, faisant une synthèse des débats, a mis l’accent sur la prise en charge des couches défavorisées concernant l’élaboration du budget de l’éducation. «Nous serons injustes si nous continuons à accepter des enfants qui n’apprennent rien, car n’étant pas dans une école classique, un daara ou dans un atelier. Il faut faire preuve de générosité en finançant les plus vulnérables.»
Concernant les pistes de solutions de ce financement, Cheikh Mbow préconise «des taxes spéciales dédiées à l’éducation, tout en identifiant les niches de financement existantes en optimisation et rationalisation».
Revenant sur les difficultés du secteur, Cheikh Mbow rappelle que le Sénégal a un déficit d’enseignants de l’ordre de 40 mille.

Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep : «Un déficit en quantum horaire sous-tend cette demande de repousser les examens»

Alors que la date du 31 juillet est fixée par décret pour la tenue du Baccalauréat, des discussions ont eu lieu entre la tutelle et les enseignants pour la repousser afin d’atteindre le quantum horaire. Cela a fait réagir le directeur exécutif de la Cosydep. «Les enseignants sont en train de questionner le calendrier des examens. Le ministère est dans les dispositions pour tenir compte des points de vue des enseignants parce qu’il n’est pas acceptable que les enfants aillent dans ces évaluations sans qu’il y ait le minimum de seuil de compétences. Il y a un déficit en quantum horaire. C’est ce qui sous-tend cette demande de repousser les examens», a déclaré Cheikh Mbow en marge de la cérémonie de clôture de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation.
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