A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population ce 11 juillet, le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) a mis le focus sur la planification familiale, un des moyens pour capturer le dividende démographique.

Le développement économique des pays est assujetti à une bonne maîtrise des tendances démographiques. A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population, l’Organisation des Nations unies pour la population (Fnuap) a mis en avant la planification familiale en adoptant le thème «Planification familiale : autonomisation des populations et développement du Sénégal». Pour Moussa Faye, représentant du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) au Sénégal, c’est l’occasion de souligner les défis auxquels le pays est confronté. «Nous avons encore une population jeune, ce qui constitue un lourd fardeau, mais aussi une opportunité», dit-il en faisant allusion à la capture du dividende démographique. Selon le Directeur de la planification et des politiques économiques (Dgppe), Pierre Ndiaye, la forte augmentation de la population sénégalaise est aujourd’hui une opportunité. «Nous étions 4,9 millions d’habitants en 1976. Et 40 ans après, nous sommes à 14 millions. La population a très fortement augmenté. La mortalité a beaucoup baissé et quand c’est le cas, vous avez une jeunesse assez importante. Cela a ouvert une opportunité qui est le dividende démographique qu’il faudrait capturer en faisant des investissements importants dans des secteurs comme l’éducation la santé, mais aussi créer des emplois», souligne M. Ndiaye.
Pour capturer ce dividende, le Sénégal a récemment adopté une feuille de route. «Nous avons identifié les actions à mettre en œuvre. Et dans le cadre de la phase 2 du Plan Sénégal émergent (Pse), nous aurons plus de précisions sur les évaluations financières de la feuille de route», précise M. Ndiaye.
Selon le représentant du Fnuap, Moussa Faye, «les investissements dans la planification familiale contribuent à la prospérité pour tous. Lorsque les femmes peuvent décider par elles-mêmes et jouir d’une meilleure santé reproductive, elles sont plus autonomes, peuvent obtenir des emplois mieux rémunérés et contribuer ainsi plus activement dans les ménages et dans l’économie du pays». Ainsi, la célébration de cette journée est «l’occasion de magnifier les progrès du Séné­gal en matière de réduction de la fécondité et de la prévalence contraceptive», poursuit M. Faye. Il faut dire que le Sénégal a réalisé d’importantes avancées en matière de contraception, en doublant le taux de prévalence contraceptive en trois ans. Si aujourd’hui ce taux est de 21%, l’objectif que se sont fixés les pouvoirs publics c’est d’amener ce pourcentage à 45% en 2020. «En Afrique, 23,5% des femmes en âge de procréer ont un besoin non satisfait en contraception moderne contre 10,9% et 10,4% respectivement en Asie et en Amérique latine», constate le Dgppe. Si ces besoins étaient satisfaits, la prévalence contraceptive pourrait atteindre 49%. «Dans un pays, il faut prendre en charge l’ensemble de la population. Si on prend l’exemple de l’éducation, il faut construire plus d’écoles, de classes, recruter plus d’enseignants pour s’occuper d’une population jeune en croissance continue. Ralentir la croissance de cette population, c’est permettre à celle-ci d’investir et de mettre la qualité dans les programmes», rappelle M. Faye.
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