La médiation familiale se profile comme une solution alternative aux problèmes familiaux et relationnels récurrents au sein des communautés et des familles sénégalaises. Face au taux croissant de divorces et aux problèmes familiaux complexes, il est impératif d’intégrer pleinement les médiateurs familiaux dans les tribunaux et les maisons de justice au Sénégal.

Les médiateurs familiaux dans leurs fonctions collaborent étroitement avec les tribunaux et les familles pour faciliter la résolution à l’amiable des différends, évitant ainsi des procédures judiciaires longues et coûteuses. Intervenant dans des cas variés tels que les divorces, les litiges de garde d’enfants, les pensions alimentaires et le partage des biens, ils apportent une expertise adaptée pour rétablir l’harmonie familiale. Les conflits familiaux, qu’ils s’agissent des couples, des successions, des enfants, des parents, des grands-parents ou d’autres, ont souvent des répercussions sur la vie et la stabilité morale et psychologique des membres de la famille. Ces conflits empoisonnent la vie familiale, génèrent la haine et entraînent ruptures et souffrances, altérant l’existence de ceux qui les subissent et de ceux qui les provoquent.

Au Sénégal, les désaccords liés à la séparation, la succession ou la garde d’enfants aboutissent fréquemment devant le juge. Or, une solution à l’amiable existe : la médiation familiale. Elle offre la possibilité de rechercher un accord satisfaisant sans intervention judiciaire, avec l’accompagnement d’un tiers indépendant (le Médiateur) extérieur à l’environnement familial.

Conformément au décret n°2012-1322 Mfptri/Dgfp/Delc/Del du 16 novembre 2012 du ministère de la Fonction publique, du travail et des relations avec les institutions, les médiateurs familiaux exercent des fonctions de prévention de la violence familiale, de réduction des difficultés familiales incluant la violence domestique, et de gestion des conflits au sein des familles et des communautés.
Malheureusement, bien que des médiateurs professionnels, diplômés d’Etat après trois années de formation, soient disponibles depuis huit ans, ils ne sont pas pris en compte dans les recrutements des agents de l’Etat. La question se pose alors : est-ce parce que les problématiques liées à la stabilité au sein des familles et des communautés ne sont pas prioritaires dans les actions des institutions telles que le ministère de la Famille, de la femme et de la protection de l’enfance, le ministère de la Justice, le ministère de la Santé et de l’action sociale, ou est-ce simplement par méconnaissance du corps des médiateurs familiaux ?

Dans ce contexte, les médiateurs familiaux et communautaires du Sénégal lancent un appel à toutes les autorités compétentes pour l’intégration de ces professionnels qualifiés dans les recrutements des agents de l’Etat. Le besoin est là, et la demande est forte. Pour prévenir les conflits familiaux et sociaux, il suffit de les intégrer dans les tribunaux, les maisons de justice et les différentes institutions et services sociaux.

En somme, il est important de souligner que la médiation est un mode coopératif de gestion des conflits, adapté à chaque situation particulière. Elle considère les partenaires comme les principaux acteurs de la recherche de solutions. La médiation familiale, en particulier, est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de conflit, de rupture ou de séparation. Le médiateur familial aide les membres de la famille à trouver des solutions appropriées, durables, participatives et constructives, encourageant toutes les parties à prendre la parole. La médiation permet aux participants de prendre en main leur avenir et d’agir directement sur leur vie quotidienne.
MALICK NIASSE
Médiateur professionnel diplômé d’Etat
Conseiller en travail social
TEL : 772305690
Mail : kilamniasse@gmail.com