Travailler à avoir une culture de la ponctualité, telle est l’invite du directeur national des Arts à l’endroit des managers et agents d’artistes. Abdoulaye Kondoul a lancé cet appel hier, après avoir constaté le retard accusé dans le démarrage du Panel des managers à la maison de la culture Douta Seck par l’Association des managers et agents d’artistes (Amaa).

Le Panel des managers, hier, à la maison de la culture Douta Seck par l’Association des managers et agents d’artistes (Amaa) a été un moment d’enseignement pour les membres de cette organisation. Venu en effet représenter le ministre de la Culture et de la communication, Abdoulaye Koundoul, directeur des Arts, même s’il a salué l’initiative de ce panel, n’a pas manqué de tenir un langage de vérité aux managers en les invitant à faire preuve de «ponctualité», une des exigences de leur métier. «Le premier acquis de ces trois ans d’existence d’Amaa, c’est l’engagement des hommes et des femmes du milieu de la musique qui, à un moment, ont jugé opportun de se doter d’un outil de travail afin d’imprimer à leur action le sceau du professionnalisme. Le professionnalisme rime avec la rigueur. Et souvent ce qui manque dans notre secteur, ce n’est pas la créativité, mais toujours ce manque de rigueur. Et il nuit à la créativité, à toute velléité de développement. Dans les organisations, si j’ai deux pelés et trois tondus – excusez-moi de parler comme ça – qui viennent à l’heure, je préfère commencer avec eux. Ça donne une autre image de vous quand vous venez en retard», a soutenu le directeur des Arts après avoir certainement constaté le retard accusé pour démarrer l’activité.
Cette association a donc profité du confinement né de la prévalence de la maladie à coronavirus pour repenser son métier. Face aux défis qui se posent avec les multiples mutations dues aux Technologies de l’information de la communication (Tic), les managers et agents d’artistes ont jugé nécessaire de se réajuster en mettant l’accent sur la formation de leurs membres pour arriver à un «nouveau type de manager». C’est ce qui vaut à l’Amaa d’organiser ce panel de deux jours ouverts à la maison de la culture Douta Seck et animé par des experts en la matière comme Doudou Sarr, Ngoné Ndour, présidente du Conseil d’administration de la Sodav, et Jean Pierre, qui ont fait le tour du monde et emmagasiné une somme d’expériences pour venir partager leurs connaissances avec leurs autres collègues managers. «L’Amaa regroupe en son sein des gens de différentes générations qui n’ont pas le même vécu. Les uns ont été formés à bonne école, d’autres ont connu une formation sur le tas. Dans notre feuille de route, la formation figure en bonne place. Il y a des managers qui veulent ravir la vedette à l’artiste. Le manager par essence, c’est le travail de l’ombre, c’est la personne qu’on ne doit voir, mais qu’on doit sentir. Voilà ce nouveau type de manager que j’expliquais», a déclaré le président de l’Amaa, Moustapha Goudiaby.
Offrant Bouba Ndour et Moustapha Diop comme des exemples de «réussite» dans le métier de management, M. Goudiaby juge «positif» le bilan de l’association qu’il dirige et qui est créée depuis 2017.
Considérant que le «manager ou agent d’artiste occupe une place prépondérante dans la chaîne de valeurs de l’industrie musicale», le directeur des Arts souligne que «le manager se positionne comme binôme de l’artiste dont il défend l’intérêt». «Sans une structure de formation dédiée, avec un niveau d’organisation très faible du secteur, vous avez su mettre avec votre imagination un système de formation alternative que j’ai beaucoup apprécié, la table du manager dont les résultats ne manqueront pas de se faire sentir dans le processus de professionnalisation des managers», fait remarquer Abdoulaye Koun­doul. Ce dernier a relevé la «sollicitude» du Président Macky Sall, qui a adopté un projet de loi sur le Statut de l’artiste qui va sortir de l’informel le secteur de l’art  pour garantir son développement et en assurant une certaine protection contre les risques et un droit à la santé pour  ceux qui en bénéficieront.

Mise en place de budgets-programmes en 2021
«L’Uemoa a élaboré de nouvelles règles de gestion qui s’appliquent à tous les Etats», annonce encore Abdoulaye Koundoul. Le directeur des Arts informe qu’«à partir de 2021, le Sénégal va basculer en budgets-programmes». Cela avait été programmé pour être appliqué en 2020, mais la pandémie du Covid-19 a reporté sa mise en œuvre pour l’année prochaine.
«En 2021, nous ne serons plus dans une logique de budget-moyen», tient à souligner le directeur des Arts. «On vous donne des moyens, vous allez réaliser quelque chose, vous venez dire : ‘’Vous m’avez donné des moyens, voilà ce que j’ai fait’’», a souligné M. Koundoul hier au panel de deux jours organisé par l’Association des managers et agents d’artistes (Amaa) ouvert hier à la maison de la Culture Douta Seck. «On change de paradigme. Qu’est-ce que vous envisagez de faire en 2021 ? Présentez-nous votre programme décliné en actions, en activités budgétisées. On vous donne les moyens avec des indicateurs qui nous permettront de mesurer l’atteinte des objectifs et des résultats. On vous donne des moyens, vous exécutez. Ce sera sous la houlette d’un responsable programme qui aura dans son programme des directions, des services. Voilà les changements», indique-t-il.