Les membres du F24 comptent saisir la Cour pénale internationale (Cpi) suite aux derniers évènements, afin de situer les responsabilités des autorités de l’Etat. A leur nom, Mamadou Mbodj, le coordonnateur de cette plateforme opposée à un troisième mandat du chef de l’Etat, Macky Sall, l’a déclaré hier, lors d’une conférence de presse.Par Amadou MBODJI –

Me Sidiki Kaba, ministre des Forces armées, avait déclaré que l’avocat Juan Branco et ceux qui menaçaient de saisir la Cpi pour faire juger les autorités de l’Etat, suite aux manifestations du mois de juin, n’avaient ni la «qualité ni la capacité» d’agir de la sorte.  Cette sortie du ministre de tutelle de la «Grande muette» et avocat de surcroît ne convainc pas les membres de la plateforme F24. Ces derniers se joignent, en effet, à la volonté de l’avocat franco-espagnol du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, de saisir les juridictions internationales et la Cpi. «Le F24 a appelé l’Etat du Sénégal à accepter que ce n’est pas par pertes et profits que toutes ces vies perdues vont passer», prévient Mamadou Mbodj, tout en rappelant que le Sénégal «a des obligations à respecter». Le coordonnateur de la plateforme F24 s’exprimait ainsi lors d’une conférence de presse hier  au siège du mouvement politique «Gueum Sa Bopp», en l’absence de Bougane Guèye Dany, président de ladite entité.

«Le Sénégal doit respecter ses engagements, qui interdisent la torture, l’utilisation d’armes à feu contre des manifestants innocents», précise Mamadou Mbodj. Si l’on se fonde sur ses propos, ces «interdictions ont été violées allègrement par le gouvernement du Sénégal».  «C’est pourquoi, l’initiative, avec toutes les organisations habilitées à le faire, de saisir les juridictions nationales et internationales» a pour but de «montrer à messieurs les ministres du gouvernement que ce ne sont pas des fanfaronnades», tient-il surligner.

Le F24 compte compte organiser une marche le 14 juillet et commémorer le 23 juin prochain, une date marquant l’opposition des forces vives de la Nation au second ticket présidentiel que voulait faire passer à l’Assemblée nationale le Président Abdoulaye Wade en 2011. Le mouvement F24 sonne, à cet effet, la mobilisation en appelant à une manifestation pacifique et en invitant les manifestants à arborer la couleur blanche, symbole de la paix.
ambodji@lequotidien.sn