Il les avait conseillés de «porter plainte, s’ils ne sont pas contents». L’Association des acteurs de l’industrie de la musique (Aim) a saisi la balle au rebond. Kessy Bousso, l’administrateur du Grand Théâtre  sera traduit en justice. Sa tête ainsi qu’un audit de sa gestion sont réclamés par l’Aim. Qui, dans ce sillage, exige le départ du directeur des Arts, Abdoulaye Koundoul et celui d’Abdoul Aziz Dieng, le conseiller technique du ministre Mbagnick Ndiaye.

«S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à porter plainte». Cette suggestion de l’administrateur du Grand Théâtre, Keyssi Bous­so fustigeant «l’ingratitude» de Pape & Cheikh après leur sortie de la semaine dernière deviendra une réalité dans les jours à venir. Du moins, c’est le vœu de l’Association des acteurs de l’industrie de la musique (Aim). Qui va «porter plainte contre lui (Keyssi Bousso) et exiger qu’il soit démis de ses fonction et audité». Car soutient l’Aim qui tenait hier un point de presse à Dakar, en prenant Keyssi Bousso au mot, «il nous révèle dans son discours le favoritisme (tarifs de location différents), le manque de professionnalisme (mise à disposition de la salle sans contrat signé), et de vision».

«Il doit être démis de ses fonctions»
L’Aim, par la voix de son président, Zeynoul Sow, ne peut pas comprendre que le Grand Théâtre soit une structure pour les artistes et que son administrateur se «permette d’insulter les musiciens». Pour Pape Dem­bel Diop, la question est toute simple. «S’il ne respecte pas les musiciens pour qui il travaille, il doit être démis de ses fonctions», propose-t-il avant de qualifier les propos de Kessy Bousso «d’affront».
Pour Ousmane Seck, le manager de Abdou Guitté Seck, «les artistes doivent boycotter le Grand Théâtre pendant 3 mois» pour montrer à Kessy Bousso qu’ils ne veulent plus de lui.

Les têtes de Abdoulaye Koundoul et de Aziz Dieng réclamées
Si la majeure partie du temps de cette conférence de presse a été consacrée à l’administrateur du Grand Théâtre, Abdoul Aziz Dieng ancien président du Conseil d’administration du Bsda, Abdoulaye Koundoul, directeur des Arts et Youssou Ndour n’ont pas été oubliés. Les deux premiers nommés se sont arrangés pour que l’Aim ne rencontre pas Mbagnick Ndiaye, d’après Zeynoul Sow. «Abdou­laye Koundoul a toujours voulu nous imposer son format, nous signifiant que le ministre ne reçoit que trois personnes de l’Aim», informe M. Sow en expliquant que le ministre de la Culture est disposé à les recevoir.
Toujours pour Zeynoul Sow, Abdoul Aziz Dieng et Abdoulaye Koundoul sont des membres de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (Ams) et «l’Aim est l’association la plus représentative, rien qu’à Dakar nous comptons 3 mille membres». «Et ils ne veulent pas qu’on montre cette représentativité au ministre. Une fois que nous serons devant le ministre, ils seront démis de leurs fonctions, car ils ne représentent rien», renseigne-t-il.
Avant de préciser que Mba­gnick Ndiaye est disposé à les recevoir c’est pourquoi il les a mis en relation avec la Direction des arts. Le souhait de l’Aim est  «que le ministre reçoive les membres du comité directeur et les et certaines personnalités de la musique, engagées au sein de l’Aim».
Moins conciliant, le président de l’Observatoire de la musique et des arts (Omart) pense que le problème de la culture est le fait d’un lobby qui dicte ses lois. Mamadou Guissé précise que «l’Ofnac a été saisi dans une lettre datée du 17 juin 2016. Nafi Ngom Keita avait saisi les autorités pour que Aziz Dieng justifie sa gestion du fonds social du Bsda».
Le président de l’Omart informe que «l’Observatoire de la musique et des arts se bat pour mettre fin à un système. Qui est piloté par Aziz Dieng et la famille de Youssou Ndour (…). C’est une personne (Youssou Ndour) qui a pris en otage nos autorités politiques, labélisé la culture et l’a cadenassée au détriment de toute une génération. C’est ignoble !».
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