Plan-Programme – Formation locale et détection binationaux : La recette gagnante du Maroc qui s’est offert le Mondial U20

Vainqueur du Mondial U20 après avoir pris le meilleur sur la France en demie, puis l’Argentine en finale, le Maroc, sacré 16 ans après le Ghana, brille grâce à un plan ambitieux mis en place par la Fédération de football en 2021. Il combine formation locale et détection des binationaux. Explications.
Vainqueur de la Can U23 en 2023, médaillé de bronze aux Jo 2024, finaliste de la Can U20 et désormais vainqueur de la Coupe du monde U20 en 2025 : depuis quelques années, le Maroc se montre dans toutes les catégories de jeunes. Tombeurs de la France en demi-finale (1-1, 5 t.a.b. à 4) puis de l’Argentine en finale (2-0) lors du tournoi au Chili, les Lionceaux progressent vite.
«Depuis 2021, nous sommes engagés dans une dynamique de performance portée par une vision stratégique claire, impulsée par le président M. Fouzi Lekjaa, détaille le Dtn Jamal Fathi. Nous avons un modèle hybride et intelligent : certains joueurs sont issus de la formation locale, via les académies nationales et les centres de formation des clubs, tandis que d’autres ont été détectés en Europe, grâce à une cellule dédiée qui suit les jeunes talents binationaux, avec six scouts.»
Les joueurs issus de la diaspora rêvent aujourd’hui de l’Equipe A, demi-finaliste de la dernière Coupe du monde au Qatar.
«La Fédération fonctionne avec des listings de joueurs binationaux. Et tous ces joueurs font l’objet de rapports de la part de nos scouts, détaillait en mars dernier le sélectionneur U20 Mohamed Ouabhi, auprès de la Rtbf. Et quand le rapport est bon, il y a une première prise de contact pour savoir si le joueur a déjà posé un choix. Il n’y a rien d’agressif. On ne propose rien. Pas d’argent, rien. Ce que je fais, en revanche, quand c’est du ressort de mon équipe, c’est me rendre sur place pour parler avec les parents et proposer un projet sportif à court, moyen et long termes.»
Yanis Benchaouch (Monaco, né à Périgueux), Naïm Biyar (Foggia, né à Reims), Othmane Maamma (Watford, né à Alès), Ibrahim Gomis (OM, né à Perpignan) et Gessime Yassine (Dunkerque, né à Salon-de-Provence) font notamment partie de ces binationaux qui représentent quasiment la moitié (9 sur 21) de la sélection actuelle. Mais la force de cette dernière repose aussi sur des talents locaux.
«La Fédération a aussi enclenché un processus au pays, avec la création d’un fonds de formation via un partenariat avec des opérateurs privés et la création d’académies régionales, explique Youssef Moutmaïne, directeur des sports au quotidien marocain Le Matin, qui compare cela à Clairefontaine et aux Pôles Espoirs en France. Ces académies prennent un peu le relais des centres de formation des clubs, qui sont moins performants. Elles sont en lien direct avec l’académie nationale Mohammed VI.» Cette dernière, fondée en 2009, est une des meilleures au monde : «Ce modèle permet de réunir les meilleurs profils, qu’ils soient formés localement ou à l’étranger, autour d’un projet national ambitieux.» Dont la prochaine étape sera la Coupe du monde U17 le mois prochain, au Qatar.
Avec lequipe.fr