Le jour du «dépassement» tombe cette année le 2 août. Cela signifie qu’à partir de ce mercredi l’humanité vit, pour ainsi dire, à crédit et a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. Pour calculer cet impact sont prises en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau.

A partir de ce mercredi 2 août, l’humanité surexploite la planète pour continuer à boire, manger, se chauffer et se déplacer. «Nous avons coupé le nombre d’arbres qui correspond à ce que les forêts sont en mesure de nous offrir en un an. Nous avons émis, par nos combustions, des énergies fossiles -pétrole, charbon et gaz- plus d’émissions que ce que les forêts et les océans sont en mesure d’absorber ; c’est donc que notre humanité vit au-delà de ce que la planète est en mesure de lui offrir», nous explique Pierre Cannet, responsable Climat et Energie au Wwf France.
Il faut donc troquer les énergies fossiles contre les énergies renouvelables. Et il faut aussi manger différemment, souligne Arnaud Gauffier, responsable Agriculture et Alimentation au Wwf France. «Limiter la consommation de produits animaux, de viande, de poisson, de produits laitiers, permet aussi de réduire notre empreinte écologique parce que ce sont des produits qui nécessitent énormément de ressources pour être fabriqués. Manger bio, ça peut être aussi une solution. Il s’agit de manger moins et mieux !»

Une date qui avance inexorablement
L’organisation Wwf est, avec Global Footprint Network, à l’initiative de cette horloge environnementale. Pour ces spécialistes, il est urgent de renverser la tendance. «Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète», précisent-ils. Si un frein n’est pas mis à cette surconsommation des ressources, les habitants de la planète se verront confrontés à des conflits de plus en plus graves liés par exemple à l’accès à l’eau ou à des terres arables. Les Ong attirent l’attention sur le fait que chaque année, la date du «jour du dépassement» avance, même si le rythme de progression s’est un peu ralenti depuis six ans. Elle est passée de fin septembre en 1997 à début août donc.

L’Australie parmi les mauvais élèves
L’Australie figure parmi ceux dont l’empreinte écologique par habitant est la plus importante, rapporte notre correspondante à Melbourne, Caroline Lafargue. Ses 24 millions d’habitants se retrouvent juste derrière le Qatar et le Luxembourg au classement du Global Footprint Network. Alors qu’un Haïtien utilise 0,61 hectare par an pour subvenir à ses besoins (énergie, eau, nourriture,…) et absorber les déchets générés, un Australien mobilise 8,8 hectares. Les émissions de CO2 représentent presque 60 % de l’empreinte écologique des Australiens. Si toute l’humanité prélevait autant de ressources que les Australiens, il faudrait plus de 5 planètes Terre pour satisfaire ses besoins.
Des progrès ont cependant été faits ces dernières années pour réduire cette empreinte écologique. Dans certaines régions, les agriculteurs utilisent ainsi moins de pesticides. Mais l’Australie n’a toujours pas tranché sur la question de l’énergie. Depuis le début de l’année, le gouvernement libéral de Malcolm Turnbull défend vigoureusement le charbon contre les énergies renouvelables pour assurer la production d’électricité. Ceux qui ont «peur du charbon» «délirent», a encore estimé dernièrement le Premier ministre.
Rfi