Le ministre de l’Eau et de l’assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a procédé hier, au lancement des Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage).

Par Alioune Badara NDIAYE(Correspondant) – Les potentialités en eau pour le Sénégal se chiffrent à des centaines de milliards de m3, selon la note présentée hier par Niokhor Ndour, directeur de la Gestion et de la planification des ressources en eau. Il a entre autres, cité les potentialités souterraines fortement dominées par le système aquifère profond dont la réserve est comprise entre 300 et 400 milliards m3 et les eaux de surface avec pas moins de 31 milliards m3 pour les fleuves. Ces données ont été présentées lors du lancement officiel des Schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Ledit programme se veut un outil de planification et d’aide à la prise de décisions pour une bonne gestion des ressources en eau, a rappelé le ministre, Serigne Mbaye Thiam, qui a présidé la cérémonie à l’auditorium Ousmane Tanor Dieng.  «L’objectif principal du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux est d’organiser le passage du mode de gestion jusque-là inadéquat et peu durable des ressources en eau vers un mode de gestion structuré et discipliné autour de l’eau et fondé sur les principes et règles de la Gestion intégrée des ressources en Eau», a ainsi indiqué le ministre de l’Eau et de l’assainissement. «L’eau est l’une des grandes préoccupations nationales compte tenu de la série d’enjeux auxquels est confronté le secteur : la rareté, la disparité dans leur répartition spatiale, le caractère aléatoire des pluies, les pollutions, la vulnérabilité des ressources en eau aggravés par les changements climatiques», a-t-il soulevé au nombre des contraintes. «Cet important outil de planification permet également d’améliorer la maîtrise et la qualité de l’eau, les conditions de protection et de conservation de la ressource ainsi que les capacités d’arbitrage entre usages», a poursuivi M. Thiam faisant des Sdage «une étape importante dans la stratégie globale de la gouvernance de l’eau et de l’assainissement au Sénégal».  L’élabo­ration du programme va se dérouler sur 2 ans pour déboucher sur un document qui va prendre en compte de manière globale, les enjeux et défis liés à ressource eau. «Le Sénégal sera à 22 millions 326 mille habitants en 2030 et à 38 millions 990 mille habitants en 2050. Ce sont des éléments importants à prendre en compte dans l’élaboration des schémas directeurs», a noté Mondher Jaziri, consultant engagé pour le programme et ayant présenté les grandes lignes du travail à mener sur le terrain. «Les rapports de présentation donnent de l’espoir que l’étude va avoir les objectifs qu’on s’est fixés», a soutenu Serigne Mbaye Thiam. «Ce qui reste c’est que ce caractère participatif puisse se sentir durant toute l’étude. C’est une question extrêmement importante et les défis sont énormes», a-t-il enchaîné.  Il a à ce propos, salué l’appui de l’Adminis­tration territoriale, en l’appelant encore à faciliter la réussite des concertations locales qui sont des «étapes-clés de ce long processus participatif». L’éla­boration des Sdage s’inscrit dans la continuité du Plan d’actions de gestion intégrée des ressources en eau (Pagire) mis en place en 2007 et réactualisé en 2018. Un plan qui avait permis de découper le territoire national en des territoires de l’eau avec cinq Unités de gestion et de planification (Ugp) subdivisées en 28 Sous-UGP. «Ces territoires de l’eau constituent des entités géographiques ayant des conditions homogènes sur le plan des ressources en eau, aussi bien souterraine que de surface», a rappelé le ministre de l’Eau et de l’assainissement, se félicitant du lancement d’un tel programme à quelques mois du Forum mondial de l’eau que le pays va accueillir en mars 2022.
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