Plus de 410 mille plantes de manguiers et d’anacardiers améliorés sont mises à la disposition de plus de 3 mille producteurs de la Casamance par le Programme national des agropoles du Sénégal. La cérémonie officielle de la distribution s’est tenue mercredi à Sindian.Par Khady SONKO –

410 mille plantes de manguiers et d’anacardiers seront distribuées à 3074 producteurs de la Casamance. La valeur globale de ces plants fruitiers est estimée à 485 millions 325 mille 220 francs Cfa. Le lancement s’est tenu avant-hier, mercredi, à Sindian, chef-lieu d’arrondissement, dans le département de Bignona. Il s’agit d’un don du Programme national de développement des agropoles du Sénégal (Pndas) aux producteurs de la Casamance, à travers le Projet Agropole Sud.

Les bénéficiaires sont au nombre de 3074 producteurs, membres des Opa ou individuels, répartis dans 88 communes.

Plus spécifiquement, il s’agit de 160 mille manguiers et 250 mille anacardiers d’une valeur globale de 485 millions 325 mille 220 de francs Cfa, qui sont octroyés par le Projet Agropole Sud pour accompagner les producteurs de la Casamance naturelle en vue de la campagne agricole 2024 dont le manguier est l’arbre parrain.

Une superficie de 1600 hectares est réservée aux manguiers, tandis que les anacardiers seront plantés sur une surface de 2500 hectares.
«Le choix de Sindian pour lancer la distribution se justifie par le souhait du projet d’accompagner les efforts de redynamisation de la zone suite à l’impact négatif du conflit, mais aussi le dynamisme qui a été noté au niveau des organisations locales qui ne cessent de nous émerveiller par rapport aux résultats», a expliqué Ousseynou Konaté.

L’autre explication est le pourcentage de demandes adressées à l’Agropole Sud. «Pour les 160 mille manguiers à distribuer, la région de Ziguinchor a environ 37 à 40% des demandes», explique encore le coordonnateur de l’Agropole Sud. Il invoque aussi comme raison la «participation et la contribution à cet effort de lutte contre les cultures illicites pour offrir une opportunité d’emplois licites aux jeunes».

Il s’agit, par ricochet, de renforcer les efforts de retour des populations déplacées. «Ce matériel végétal que vous voyez aujourd’hui, ce sont des variétés qui sont améliorées à haut rendement et qui sont fortement demandées par le marché», informe M. Konaté.

25 pépiniéristes privés de la Casamance sont mobilisés dans cette activité à travers l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), ainsi que les services des Eaux et forêts et des écoles de formation des agents techniques d’agriculture pour permettre à la Casamance de dis­poser de plants performants.
«Planter c’est bien, mais entretenir c’est mieux. On ne sera pas jugé sur le nombre de plants distribués, mais sur les superficies de plantations capables de produire et de fournir de la matière première à ces agroindustriels qui seront installés dans les zones de transformation», fait savoir le coordonnateur, qui a exhorté à planter immédiatement les plantes selon les normes édictées par les services techniques, ensuite à les entretenir, mais également un suivi des cultures pour permettre à l’agropole et à l’Etat du Sénégal d’atteindre les objectifs assignés.

«Ces arbres nous rappellent notre responsabilité commune envers notre environnement et les générations futures», dit l’adjoint au sous-préfet de Sin­dian.

Selon Amadou Thial, l’organisation des producteurs «Djito man urokal» et le Cafes de Sindian, aux côtés des services techniques de l’Etat, se sont mobilisés pour assurer, au-delà du suivi de la redistribution, la formation, la supervision et le suivi de proximité des plantations installées. «Engageons-nous non seulement aujourd’hui, mais chaque jour à protéger et à valoriser nos arbres. Faisons en sorte que nos enfants et les générations futures puissent continuer à utiliser les bienfaits de la nature. C’est notre devoir, notre responsabilité et notre héritage», a dit l’autorité préfectorale.
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