Après les pluies intermittentes qui se sont abattues dans plusieurs localités du Sénégal depuis hier, plusieurs maisons sont déjà sous les eaux au quartier Nguinth, à Thiès-Nord. Les populations réclament leur recasement dans l’urgence.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante)

– Les populations de Nguinth, à Thiès-Nord, commune réceptacle de toutes les eaux pluviales de la ville de Thiès, sont déjà dévorées par les eaux des pluies intermittentes qui se sont abattues dans plusieurs localités du Sénégal. Dans ce quartier trempé, même en saison sèche, plusieurs maisons sont englouties par les eaux et les rues infréquentables, nombre d’habitants plongés dans le désarroi, qui déplorent être abusés par les autorités compétentes. «Nous nous sommes lassés par les manipulations politiques sur la question des inondations. Combien de fois les politiciens sont passés dans ce quartier avec des promesses jamais tenues», déplorent les sinistrés, regroupés autour d’un collectif. Ils s’offusquent de «l’incapacité des autorités de tenir leurs promesses de les reloger ailleurs», surtout qu’un programme de construction de 200 logements est prévu par le gouvernement du Sénégal, de concert avec la Banque islamique du développement, dans le cadre d’un projet d’atténuation des effets induits par les inondations. Lequel projet consiste à construire 700 logements dont les 200 seront bâtis à Thiès. «Un recensement a été fait au quartier Nguinth, qui concerne principalement 200 familles qui seront relogées après la construction de ces 200 logements. Mais depuis, le projet peine à démarrer», regrettent les populations. Maïmouna Tabane, représentante des femmes de Nguinth, le verbe haut et en rage, déclare que la population de Nguinth est fatiguée de vivre sous les eaux depuis plus d’une quinzaine d’années. «Nous cuisinons et dormons sous les eaux. Et même si nous avons tout fait pour évacuer l’eau, c’est peine perdue parce qu’à chaque fois elles reviennent. Actuelle­ment, nous cohabitons avec toutes sortes de reptiles.» Face à la situation actuelle, son coup de sang se comprend : «Les inondations dans notre cité ont fini de polluer notre existence», rouspète la dame qui indexe «l’arrêt des chantiers de Thiès qui est la cause principale des inondations». Elle demande : «Nous voulons être délocalisés tout simplement. A défaut, nous réclamons des ouvrages de drainage des eaux pluviales, un bon système de canalisation. Nous exigeons des mesures durables pour régler définitivement les problèmes d’inondations dans notre quartier parce que nous en avons vraiment marre de cette situation.» En effet, les populations de Nguinth sont inondées en permanence. Dans cette partie de la ville de Thiès, la nappe affleure. Certaines populations s’assimilent même à des «grenouilles».
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