Ibrahima Diamé est «confiant» quant à la décision de la Cour d’appel pour Khalifa Sall dont le procès en appel est prévu ce matin. Mais ce conseiller municipal à la Ville de Dakar juge «suspecte» la diligence dans l’enrôlement du recours en appel. Dans cet entretien réalisé hier à l’Hôtel de Ville, le président de la Commission jeunesse et loisirs à la mairie de Dakar et ex-maire de la Patte D’Oie revient sur la constitution de partie civile du Conseil municipal.

Qu’est-ce qui va changer avec la seconde lecture de la délibération du Conseil municipal de Dakar ?
On va se conformer à la loi. Lors de la première partie du procès, le juge avait rejeté la constitution de partie civile de la mairie de Dakar invoquant la seconde lecture demandée par le préfet. Désormais, on est partie prenante pour le procès en appel prévu demain (aujourd’hui). Nous avons les arguments juridiques valables pour pouvoir siéger en tant que partie civile.

Justement, à quoi vous attendez-vous concernant le dénouement de ce procès en appel ?
On s’attend à ce que le droit soit dit. On est convaincus, en tant qu’élus, que le maire a posé tous ces actes de gestion avec la bénédiction du Conseil municipal. Donc, il est quitte avec ce conseil qui, pour sa part, lui accorde son soutien total. Nous espérons que les juges de la Cour d’appel seront éclairés pour dire le droit et Khalifa Sall va rentrer chez lui. Cela passe par une relaxe. On est toujours confiants, c’est pourquoi on a interjeté appel. Cependant, nous fustigeons le caractère urgent de la tenue de ce procès en appel. On souhaite que Khalifa Sall puisse sortir dès demain. Mais il y a combien de dossiers en appel au Tribunal ? Il y a des dossiers qui dorment dans les tiroirs depuis 2 ans. Cette diligence dans le procès de Khalifa Sall est suspecte. Le délai pour examiner un recours en appel, c’est 66 jours après le délibéré. Mais il se trouve que les avocats de Khalifa Sall ont attendu 25 jours pour déposer l’appel. Donc, c’est en 40 jours que les juges ont enrôlé le dossier de Khalifa Sall. Si c’est pour rendre service à Khalifa Sall, Alléluia ! Mais d’autres Sénégalais méritent qu’on traite leurs dossiers avec diligence. Maintenant, si c’est pour rendre service à Macky Sall pour condamner Khalifa et le rendre inéligible, cela ne passera pas. On croise les doigts et on écoute. Si on dit que cet appel ne doit pas être enrôlé, c’est comme si nous avions peur. Ce n’est pas le cas. On veut juste dire que l’enrôlement du procès en appel pour Khalifa Sall est illégal.

Un conseiller de l’Apr, Ibrahima Fall, juge cette constitution de partie civile inopportune…
Il n’a pas compris qu’on avait fait une première lecture. Le préfet aurait pu rejeter la première lecture mais il a sollicité une seconde lecture. Cependant, je pense que les conseillers auraient dû demander au préfet pourquoi il a demandé une seconde lecture. Je pense qu’il l’avait fait sans justification. On ne voulait pas entrer dans les détails ou les polémiques. Il n’y a pas eu de seconde lecture mais plutôt un second vote. On a juste revoté. La dernière fois, c’était son adjoint qui était là.

On a constaté que tous les recours en appel pour Khalifa Sall n’ont pas eu gain de cause. Avez-vous confiance pour l’audience de ce matin ?
Khalifa Sall avait fait des appels par rapport à la procédure. Maintenant, l’appel de ce matin concerne le procès. Une décision de condamnation a été rendue en première instance. Aujourd’hui, nous sommes à la Cour d’appel et il y a d’autres possibilités de faire appel. Mais nous souhaitons ne pas en arriver là.