Les populations de Diawar et Kheune, villages situés dans le département de Dagana, sont très remontées contre l’Etat. Plus de 25 ans après leur déguerpissement du bord du fleuve par l’Omvs et l’Etat, elles réclament toujours leur indemnisation. Lors d’une conférence de presse conjointe, elles ont invité le président de la République à prendre en main le dossier.
Massène Wade, membre du comité de suivi du dossier, souligne que ces deux villages du département de Dagana, dans la commune de Ronkh Diawar, situés le long du fleuve, avaient subi un programme de déguerpissement conjoint de l’Omvs avec l’Etat du Sénégal. Au nombre de huit, six d’entre eux ont bénéficié depuis lors d’une indemnisation, mais jusque-là, les deux autres, en l’occurrence Diawar et Kheune, courent toujours après leur dû. Depuis 2004, les habitants suivent ce dossier, mais ne parviennent toujours pas à voir le bout du tunnel.
Après plusieurs années de tractations qui n’ont pas donné de résultats satisfaisants, les populations de ces deux villages qui font plus 15 mille âmes sollicitent l’intervention du président de la République Macky Sall. «Plus de 15 mille âmes dépendent de ce dossier. Ce sont des populations fatiguées et qui espèrent en lui pour la résolution de ce dossier, parce que sur le plan économique, ces populations sont fatiguées», a martelé Massène Wade qui a souligné que de nombreuses personnalités ont tenté en vain de résoudre ce problème. Il a expliqué que toutes les voies légales ont été épuisées par les populations qui ont écrit plusieurs lettres pour obtenir une audience avec le président de la République. Dans cette zone, la plupart des gens vivent des exploitations familiales qui ne leur permettent pas de mener une vie correcte. La résolution de ce problème pourrait leur permettre de prendre un nouveau départ et de reconstituer le tissu social, a fait savoir leur porte-parole. Le même cri du cœur a été lancé par Ibrahima Cissé de l’Union de Kheune qui a interpellé, au nom de ses concitoyens, le chef de l’Etat pour qu’il répare ce préjudice moral subi par les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer et qui désormais s’en remettent à lui.

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