La pénurie d’eau perdure toujours dans la capitale sénégalaise, plus de deux jours après le délai fixé par les services de distribution de l’eau.
En ce mois de Ramadan, Dakar tarde à voir la distribution de l’eau se rétablir. En effet hier, deux jours après le délai annoncé par les services d’approvisionnement en eau, les populations continuaient à parcourir les artères de la capitale pour trouver le liquide précieux. De nombreux Dakarois se rabattent sur les pompes djambar et même sur les puits dans certaines concessions. Mamadou Bousso, habitant les Parcelles Assainies, explique son calvaire : «J’achète de l’eau filtrée pour ma sœur qui est à la Patte d’Oie. Aux Parcelles, il arrive qu’il y ait de l’eau le matin et le soir, aux unités 24 et 25.»
Khady Sarr qui habite Yoff déclare vivre la même situation. Elle renchérit : «Depuis le lundi dernier, on n’a plus d’eau durant la journée. Elle ne vient plus que la nuit. Ma sœur qui est établie à Rufisque n’a pas d’eau depuis il y a une semaine. Avec le Ramadan, c’est encore plus compliqué pour elle.»
Habib Demba Fall, chargé de communication à la Sones, a accepté d’apporter sa version sur la situation qui perdure. «Quand les conduits se vident, il y a un certain nombre d’heures avant de les remettre à flux.» Il poursuivra pour atténuer : «Il y a des quartiers situés en hauteur et les bouts de réseau les plus excentrés sont les derniers à ressentir le retour à la normale.»
En plus, M. Fall fera savoir que «l’eau répond à des procédures. On ne peut pas pomper à Keur Momar Sarr et dire que dans une heure de temps, tout Dakar aura de l’eau. Ça c’est très démagogique». Les services des eaux sénégalaises ne parlent plus de délai de rétablissement de l’eau. Pour eux : «C’est un retour progressif.»
«J’ai recueilli depuis hier (avant-hier. Ndlr) plusieurs réclamations de ce type que je fais remonter aux techniciens, parce que c’est ça qui permet de corriger cette situation que nous vivons tous», indique M. Fall.
A la question de savoir pour combien de temps encore les populations devraient prendre leur mal en patience, il dira : «Je ne suis pas la personne habilitée pour le dire.»
Toutefois, il a tenu à expliquer le circuit et les procédés de distribution de l’eau dans la capitale. «Il y a des quartiers qui n’ont pas été touchés, ceux qui disent qu’ils n’ont pas d’eau et d’autres qui n’ont pas connu de coupure. Ces derniers sont alimentés par les forages de Dakar, Pout et Sébikotane. A Dakar aussi, il y a des quartiers qui ne sont pas alimentés par le système du Lac de Guiers. Quand il y a un arrêt, les gens restent des jours sans eau et tout ce qui vient est aspiré.»
Au terme de son propos M. Fall va insister sur le délai du rétablissement de l’eau : «On n’a pas dit dans 5 jours. On a dit, retour progressif à la normale au bout de 5 jours. Aucun ingénieur sérieux ne va s’engager sur une remise du flux dans 24 heures. Au plan technique, il y a des procédures.»
Ndiaya Diop, chargé de communication de la Sde, va à son tour tenter de rassurer les consommateurs : «La machine est remise en marche. Le réseau n’est pas automatique, ça va prendre du temps. C’est ce qu’on appelle le service en route.»
Stagiaire