Plus incohérents et plus malhonnêtes que nos pseudos politiciens affichés ou encagoulés, tu meurs

Ils veulent quoi en fin de compte ?
Plus de 250 personnes avaient retiré des dossiers de participation. Un fait qui a dû faire mourir de rire toute Nation démocratique. Nous osons même imaginer que c’est ce qui a poussé les plus raisonnables à renoncer très tôt.
Néanmoins, 93 dossiers ont été déposés. Et malgré tout ce qu’on peut dire, c’est notre Constitution qui reconnaît à tout parti politique, toute coalition de partis d’investir un candidat. Il est même reconnu à un citoyen qui réunit un certain nombre de conditions, de se présenter. Quand on compte plus de 300 partis, tout en raillant ceux qui ne se présentent pas sous leur bannière en les traitant de partis insignifiants, on ne devrait pas s’étonner d’avoir 200 candidats. Finalement, c’est nous-mêmes qui sommes incohérents.
21 candidats ont franchi l’étape du parrainage. Les recalés se définissent comme des «spoliés». Ils ruent dans les brancards et accusent le Conseil constitutionnel de tous les maux. Le Pds bat le record du ridicule en exigeant la dissolution de l’institution. Que lui reproche-t-il réellement ? N’est-ce pas Karim Wade qui disait depuis 2019 avoir renoncé à sa nationalité française en se présentant à ces élections à l’époque ? Devrait-on en 2024 en être encore à une situation où cette question qui n’incombe qu’à sa personne puisse encore revenir sur la table ? Le dialogue avait permis de leur enlever les obstacles qui leur étaient opposés à lui et à Khalifa. Ce dernier s’est débrouillé pour ne pas tomber dans un autre travers et se retrouve ainsi dans les starting-blocks. Si Karim n’a pas su lever ce dernier obstacle qui pouvait l’empêcher d’être candidat, il y a lieu de se demander si réellement il avait la volonté de se présenter ? D’ailleurs, rien dans son attitude ne permet de le dire. Il y a vraiment de quoi avoir mal pour tous les inconditionnels de ce parti qui n’ont jamais abdiqué et qui y ont toujours cru. Mais ils ne doivent s’en prendre qu’à Karim.
Quant à Thierno Alassane Sall, le Sénégal tout entier lui doit des félicitations, pour n’avoir pas cédé à certaines considérations subjectives et impertinentes, qui voudraient qu’on ferme les yeux sur certaines entorses quand elles sont imputables à certains hommes politiques. La double nationalité permet de jouer pour le pays de son choix ; mais il faut bien se déterminer à un moment donné. Il en est de même quand on a la prétention de diriger notre pays. Aux Etats-Unis, on exige même qu’on y soit né et qu’on y ait vécu au moins les quatorze dernières années. Qu’on arrête de vouloir faire fi des lois quand ça n’arrange pas pour faire ce qui aurait dû être dans la loi, selon soi.
Maintenant que le Conseil a désigné les candidats, la décence recommande qu’on s’y plie ; on n’a pas d’ailleurs un autre choix. Le président de la République ne peut remettre en question cette décision. Ceux qui lui demandent d’intervenir en face comme à côté, sont ses ennemis qui veulent entacher sa sortie honorable qui lui vaut l’admiration partout dans le monde.
Quand on frappe à une porte, on ne devrait pas se perdre dans des explications à n’en plus finir. Surtout quand on leur demande d’entrer. Les attitudes incohérentes de certains initiateurs frisent le ridicule. Je ne vois pas à quoi rime la rencontre de ce midi pour s’entendre sur ce qu’ils doivent dire au Président. Devrait-on en déduire qu’au moment où ils demandaient de rencontrer la clé de voûte des institutions, ils ne s’étaient pas encore entendus sur ce qu’ils devraient lui parler ?
En tout cas, il est important de rappeler une chose qu’on évoque à tort et à travers : c’est l’article 2 du Protocole additionnel de la Cedeao, qui stipule qu’«aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques». D’ailleurs quand ils l’évoquent, ils parlent délibérément de «consensus». Et le report de l’élection n’est pas un acte de nomination ou purement administrative ; il s’agit d’une disposition constitutionnelle qui fixe la date de l’élection présidentielle. D’ailleurs, le même article 2 ajoute que «les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales». J’ose espérer qu’une large majorité ne puisse être envisageable, encore moins un consensus.
Monsieur le président de la République, attention à ceux qui, dans vos rangs, sont dans le clair-obscur pour vous affranchir de tous les soupçons que leurs agissements occasionnent naturellement.
Sélé DIEYE
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