Dr Abdoulaye Niane est revenu sur les terres de Bignona, fief de son ex-allié, Ousmane Sonko. Le président de la Coalition Jotna, qui assistait à une cérémonie culturelle organisée en début de semaine par des femmes de Thiobon, commune de Kartiack, a qualifié la tournée économique du chef de l’Etat d’«artificielle» et à coup de milliards de l’argent du contribuable. Et il ne cache pas les ambitions de leur coalition pour les collectivités locales de cette zone.Quel est le sens de votre présence à Thiobon ?

Nous sommes venus à Thiobon pour participer aux activités culturelles de la communauté, notamment celles des femmes. Et nous avons eu l’honneur d’y avoir été conviés par le bais d’un de nos camarades, en l’occurrence Gaoussou Koma, président du Mouve­ment Faxas, qui a bien voulu parrainer cette journée. Nous avons rencontré les populations, surtout les femmes du village et celles des villages environnants pour discuter, partager, communier. C’est vraiment un moment très fort de notre démarche politique que nous avons vécue ici, à Thiobon.

Quelle doit être l’articulation entre ces manifestations culturelles et les questions de développement local afin que toutes ces richesses culturelles dont regorge la Casamance puissent profiter aux terroirs ?
Nous faisons partie des hommes et des femmes politiques qui pensent que la culture est au début et à la fin du développement. Ça se dit souvent, mais ça ne se pratique pas. Au Sénégal, les hommes politiques ont l’habitude de travailler des slogans mais nous, nous vivons cela. Cette escapade en Casamance ne sort d’ailleurs pas du néant. C’est une décision murie qui provient d’une démarche. Gaoussou Koma a l’habitude de travailler avec ce village, avec ses hommes et femmes dans le cadre du développement. Et cela est une marque de fabrique de la Coalition Jotna que nous faisons dans nos différentes localités. Moi au Baol, Bruno D’Erneville dans le Sine et le Saloum, etc. Donc, nous nous retrouvons ici pour fêter la culture mais aussi le développement. Le développement du Sénégal ne peut passer que par l’affirmation authentique de notre substrat culturel. C’est ce que nous sommes venus dire ici à tout le Sénégal. Les images seront distribuées et nous montrerons que la vivacité de la Coalition Jotna passe aussi par la culture et c’est ce que nous sommes venus fêter ici en Casamance.

Vous êtes ici dans une contrée où la Coalition Jotna avait engrangé de très bons résultats lors de la dernière Présidentielle. Quelle est aujourd’hui votre offre politique à l’endroit de ces communautés ?
Bon, il faut dire que notre ex-coalition (Ndlr : A l’époque c’était avec Ousmane Sonko) a volé en éclats. Aujourd’hui nous venons avec une autre coalition, avec les hommes et les femmes qui la dirigent. C’est dire que le Sénégal est un et indivisible. Nous sommes venus porter notre message, notre programme. Simplement pour dire à la communauté que nous voulons être avec elle pour travailler et changer le pays. Regardez ce paysage magnifique, cette terre fertile ! Je pense qu’il suffit de le vouloir pour développer le Sénégal à travers la Casamance. C’est ce que nous sommes venus faire avec ces femmes fortes, ces communautés fortes qui expriment bien leur culture. Et c’est tout cela qui doit être le message pour le Sénégal et pour nous-mêmes.

Peut-on s’attendre à ce que vous présentiez des candidats au niveau des 19 collectivités territoriales du département de Bigno­na ?
Nous y sommes déjà. La Coalition Jotna est représentée pratiquement dans tous les villages. Et sachez que nous sommes également une vingtaine d’organisations. Mais nous tendrons la main à ceux qui sont ici et qui veulent changer leurs conditions de vie, à tous les partis politiques, car nous sommes une coalition ouverte et travaillons pour le développement. Nous ne mettons pas en avant nos partis, nos personnes. Ce qu’on met en avant, c’est une certaine vision du Sénégal, du développement, arc-boutée sur notre culture. Nous sommes donc venus sans complexe ici, en Casamance, le dire aux Sénégalais et au monde entier.

Quelle lecture faites-vous de la tournée du chef de l’Etat dans le Nord du pays ?
C’est une tournée artificielle bâtie sur l’argent, sur des facéties, sur des programmes à l’emporte-pièce. Nous, nous voulons communier avec la population, venir parler avec elle, voir ce que la population vit, discuter avec des hommes et des femmes, les regarder les yeux dans les yeux. C’est cette sincérité-là dont on a besoin pour développer ce pays. Nous sommes loin des grands meetings avec l’argent du contribuable dépensé à coup de milliards. Nous sommes près de la population, c’est notre choix politique, un choix de vérité et c’est ce que nous sommes venus exprimer à Thiobon. Notre pacte avec les populations est scellé depuis très longtemps et a été revivifié aujourd’hui. Et je pense que c’est un nouveau départ pour de nouvelles victoires.