Aymérou Gningue le dit à haute voix : l’Assemblée nationale a voté le projet de loi d’habilitation à «l’unanimité». Le président du groupe de la majorité parlementaire Benno bokk yaakaar regrette l’attitude de Ousmane Sonko et Mamadou Lamine Diallo qui n’ont pas voté le texte. Le chef du groupe de la majorité répond aussi à Moustapha Diakhaté.

Quelle lecture faites-vous du vote de la loi d’habilitation ?
Nous avons un sentiment de fierté pour avoir réussi à faire adhérer le texte à l’ensemble des députés qui l’ont voté à l’unanimité. Cette loi d’habilitation confère un pouvoir qui lui permet de prendre toutes les mesures pour lutter contre le Covid-19 dans la mesure des moyens dont dispose notre pays. Parmi ces moyens, il y a surtout la solidarité qui est notre force principale. L’esprit de concorde qui a régné lors du vote de ce projet de loi montre qu’à chaque fois que le pays est menacé, les Sénégalais de tous bords peuvent faire un front commun pour mener la bataille. C’est une loi d’habilitation. Maintenant, sur un certain nombre de domaines, le président de la République peut prendre des ordonnances dans les normes de la justice. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale vient d’habiliter le chef de l’Etat dans ses compétences de prendre des mesures qui sont du domaine de la loi sur le plan économique, financier, budgétaire, sanitaire et sécuritaire.
Cette unanimité a été faussée par les députés Ous­mane Sonko et Mamadou Lamine Diallo qui n’ont pas voté le projet…
Quand on ne vote pas, on ne peut pas s’abstenir, ni voter contre. Le Peuple sénégalais est suffisamment mûr pour faire la différence entre ceux qui travaillent pour faire front commun et lutter contre cette menace qui guette le pays et ceux qui sont dans les calculs politiciens. Ces députés ont privilégié les calculs politiciens au détriment de l’intérêt général. Il y avait une ambiance de concorde et de solidarité lors du vote de ce projet de loi. Maintenant, que des gens se désolidarisent, ils sont libres, mais vont l’assumer seuls devant les Sénégalais. Je n’ai aucun autre commentaire à faire sur ça.
L’ancien député Mousta­pha Diakhaté estime aussi que cette loi d’habilitation est une «menace grave à la démocratie».Que lui répondez-vous ?
J’appelle les Sénégalais à comparer ce que je viens de dire et les arguments des autres, ils sauront où se trouve la vérité. Je ne suis pas là pour commenter les opinions des uns et des autres. C’est leur liberté de parler. Ce qui est sûr, c’est que la Constitution, en son article 77, dispose que le gouvernement est habilité à demander, via un projet de loi, qu’on lui vote une habilitation. L’Assemblée nationale, dans ses différentes forces et composantes, vient de lui donner cela à l’unanimité. Maintenant, les autres sont en train de rêver. Comment peut-on demander l’avis d’une Assemblée nationale dans un pays de dictature ? Dans un pays de dictature, le Président se lève et fait ce qu’il veut. Le seul fait qu’on demande une habilitation à l’Assemblée nationale est une preuve de démocratie et de fonctionnement normal de nos institutions.