PLUS LOIN AVEC… Boubacar Biaye, député Apr de Sédhiou : «Pas besoin de dispositions transitoires sur la limitation des mandats»

Boubacar Biaye fait partie de ces députés qui animent les débats lors des séances plénières à l’Assemblée nationale. Accroché lors de l’ouverture du séminaire de Benno bokk yaakaar, mardi dernier, le député-président du Conseil départemental de Sédhiou donne son avis sur le mandat présidentiel et le dialogue politique.
Quel est votre avis dans le débat sur la possibilité d’un 3ème mandat pour le Président Macky Sall en 2024 ?
Je salue l’esprit du Pr Babacar Guèye. Seulement je ne partage pas son raisonnement, parce que le Sénégal n’a pas de nouvelle Constitution. C’est celle de 2001 qui est toujours là, même si elle a été révisée plusieurs fois. Le Président Macky Sall n’a fait que changer un certain nombre de points pour renforcer la démocratie. Donc, le président de la République a été élu avec les dispositions de la Constitution de 2001 et ne peut faire que 2 mandats. Il n’y a donc aucune possibilité de faire plus de 2 mandats.
Mais le Professeur Babacar Guèye dit que la révision constitutionnelle de mars 2016 a omis de mettre des dispositions transitoires indiquant que ce septennat en cours est le premier mandat de Macky Sall…
C’est là où le débat est fini. On ne parle ni de septennat ni de quinquennat. On dit qu’aucun Sénégalais n’a le droit de faire plus de 2 mandats successifs.
Mais en tant que député et dans le but de clore ce débat, pourquoi ne proposez-vous pas une loi pour réviser la Constitution et y introduire ces dispositions transitoires ?
Il n’y a pas de débat même si chaque Sénégalais a le droit d’interpréter la Constitution. Je ne crois pas que le président de la République en approfondissant la démocratie, va dans le sens d’un 3ème mandat. Il a lui-même farouchement combattu le 3ème mandat du Président Wade. Je pense que nous n’avons pas besoin de dispositions transitoires parce que la Constitution a été claire sur la limitation des mandats à 2. Macky Sall n’a pas la possibilité d’aller au-delà de 2 mandats.
La tenue d’un dialogue politique bute sur le rejet de l’opposition. Finalement, avec qui le pouvoir va-t-il dialoguer ?
Le Président a appelé les acteurs au dialogue. On ne peut pas dire que l’opposition a rejeté. Il y a aucun document officiel qui le stipule. Ils ont certes, envoyé des communiqués aux rédactions, mais j’attends que les partis répondent officiellement par des correspondances au ministre de l’Intérieur.
bgdiop@lequotidien.sn