El Hadji Pape Babacar Guèye, responsable politique à Kaolack, par ailleurs coordonateur de la coalition Benno bokk yaakaar au quartier Bongré, a décidé de mettre sur pied un mouvement à vocation politique et sociale : «Gueum Sa Bop, Gueum sa Gokh», le mouvement vers l’Emergence.

Monsieur Guèye, pourquoi avoir créé ce mouvement ?
C’est pour être efficient et faire beaucoup dans le social. Parce que vu la situation du pays, les populations ont besoin d’aide de la part des autorités. Mais il faut aider aussi les jeunes à trouver du travail, leur éviter de prendre les pirogues pour aller mourir dans la mer.
Si aujourd’hui j’ai décidé de créer ce mouvement, c’est juste pour développer ma localité, dans l’ensemble la région de Kaolack. Mais aussi de participer à toutes les campagnes de sensibilisation pour rendre visibles les réalisations du chef de l’Etat avant de battre campagne pour lui en vue de la prochaine élection présidentielle de 2019.

Alors, quelle sera la feuille de route de votre mouvement ?
La feuille de route est déjà tracée. Depuis deux mois, je suis dans la zone rurale. J’ai fait plusieurs localités lointaines de la région de Kaolack. Pour rencontrer les populations et les sensibiliser, mais aussi pour les prévenir contre les méfaits du parrainage.

Et le parti au pouvoir, comment il se porte aujourd’hui à Kaolack ?
Le parti se porte très bien. Nous avons toujours remporté les élections depuis 2012. Mais aujourd’hui ce que j’ai à dire a mes camarades de parti, c’est que les élections de 2012 sont différentes des élections de 2019. A l’époque, le Président Macky Sall était victime d’une injustice. Il n’était pas connu. Et aujourd’hui, il y a des gens de l’opposition qui ne veulent que la défaite du chef de l’Etat. C’est pour ces raisons que je demande à mes camarades de descendre sur le terrain, d’aller vers les populations avec des arguments sûrs, d’informer, de sensibiliser les populations pour leur faire comprendre que le chef de l’Etat est sur la bonne voie de l’Emer­gence.

Pensez-vous que le chef de l’Etat aura la majorité absolue pour sortir au premier tour en 2019 ?
Une bataille n’est jamais gagnée d’avance, il faudra qu’il se prépare bien avant. Parce qu’il faut l’avouer, des difficultés, il y en a à Kaolack. Des responsables de la coalition ont quitté. L’Afp connaît des difficultés. Donc, il faut investir, comme j’ai eu à le dire, le terrain ; ne pas attendre à un mois des élections pour partir vers les populations. J’ai espoir que le chef de l’Etat pourra gagner cette région, si le pouvoir comme la coalition s’y mettent. Des structures de santé ont été réfectionnées et équipées. Du côté de l’électrification de la région, beaucoup de localités sont aujourd’hui éclairées. De même que les inondations, des solutions ont été apportées et aujourd’hui, vous pouvez faire un tour à Kaolack et interroger les populations, elles vous diront.

Et la division qui règne au sein de l’Apr, pensez-vous qu’elle peut porter préjudice aux élections ?
Sur ce point, je dirais que le parti n’est pas divisé. Non, je ne le pense pas. Parce qu’aussi nous sommes dans un parti démocratique. Chacun a le droit de dire ce qu’il pense. C’est vrai qu’il y a des frustrés dans le parti. Il y a des gens avec qui j’ai créé le parti Apr à Kaolack. Je peux citer Vieux Aïdara, le doyen Omar Diop, Saliou Walane. Aujourd’hui, ce sont des gens qui sont oubliés par le système. Il n’y a pas ce qu’ils n’ont pas fait ou investi pour que le parti tienne debout. Des gens qui ont accepté de suivre le président de la République lorsque c’était dur. Et voilà, depuis lors ils sont oubliés. Leur base a fondu parce que non seulement ils sont oubliés mais ils n’ont plus les reins solides pour pouvoir continuer. Et ce sont des gens qui, pendant ce temps-là, étaient chez le charlatan, qui aujourd’hui ont pris leur place dans la localité où ils avaient leur base. C’est mon cas, mais n’empêche je vais continuer à m’investir pour le chef de l’Etat. Ce qui est plus triste, il y a des gens que le chef de l’Etat a servis et qui eux n’ont pas servi la localité. Et c’est justement là où ça risque de saigner. Certains frustrés risquent d’agir contre le parti.