Elhadji Kabiné Diané a sa propre lecture de la consigne du Président Macky Sall depuis Kaffrine, invitant ses hommes à éviter les listes parallèles. Le responsable de l’Apr, qui a décidé de défier le maire sortant de Vélingara, estime que son leader n’a interdit aucune candidature.Qu’est-ce qui motive votre détermination à défier le maire sortant Ma­ma­dou Oury Baïlo Diallo ?

Je rappelle que c’est depuis précisément en mai 2019 que j’ai déclaré ma candidature à la mairie de Vélingara. Il ne s’agit pas de défier qui que ce soit. Mon entrée en politique, sous la houlette de mon mentor feu Elhadji Diao, mon expérience et mon vécu dans ce domaine font que je suis en droit d’avoir de telles prétentions et de solliciter les suffrages des Vélin­garois.
Depuis un bon moment, vous n’êtes plus très visible. Que se passe-t-il ?
Il ne se passe rien du tout. Je suis bien présent sur le terrain, participant avec mes militants à toutes les activités sur commande de la direction du parti. Pas très visible ? Je ne le crois pas et je n’ai pas ce sentiment.

Vous avez déclaré votre candidature, alors qu’à Kaffrine le Président Macky Sall a fait une déclaration interdisant des listes parallèles au sein de la coalition Benno bokk yaakaar. Qu’en pensez-vous ?
Il faut replacer la déclaration de Kaffrine dans son contexte. A Kaffrine, c’est le président de la République du Sénégal qui était en tournée économique, pas le président de l’Apr en Assemblée générale d’investiture à une quelconque élection. Si des militants ou responsables se trompent de tribune, il faut les rappeler à l’ordre. Un responsable soucieux de la cohésion de ses troupes n’aurait pas agi autrement. Sur la question, je suis en phase avec le président de la République. Je souligne cependant qu’aucune candidature n’est à ce jour interdite. Comme évoqué plus haut, il ne faut pas confondre les moments et les lieux. Par contre, le Président a évoqué la question des listes parallèles. Pour l’instant, on ne peut pas parler de listes parallèles parce que ni la direction de l’Apr, mon parti, ni la Conférence des présidents de la coalition n’ont porté leur choix sur un responsable pour défendre nos couleurs. Donc solennellement, je déclare ma candidature à la mairie de Vélingara.

Quelles chances donnez-vous à une telle candidature ?
Elles sont réelles. Je bénéficie d’un capital sympathie énorme. Mes amis et moi cristallisons beaucoup d’espoirs. Cependant, cela ne saurait suffire pour gagner une élection. Nous savons ce qu’il faut faire et nous le faisons au quotidien. Mes amis et moi sommes très actifs sur le terrain social. En plus du soutien que nous apportons aux populations dans la gestion du quotidien, nous avons aidé une vingtaine de groupements de femmes à accéder au crédit dans une institution financière de la place. Nous avons, sur fonds propres, fait les premiers efforts financiers. Sur la base d’un protocole signé avec l’institution financière, chaque groupement a pu obtenir un million de francs Cfa. Nous avons également équipé des mosquées…

Quelle lecture faites-vous du bilan de l’équipe municipale sortante ?
A l’arrivée, de la déception. L’embellie affichée, les bons résultats clamés haut et fort sont ceux de l’Etat à travers ses programmes d’urgence. Beaucoup de tâtonnements, un pilotage à vue manifeste, une quasi ignorance des priorités dans tous les secteurs comme celui de la santé, de l’éducation, de l’environnement, mais aussi une absence d’engagement réel du Conseil municipal pour prendre en charge les préoccupations des populations.

Des maires du département ont réclamé le retour aux affaires de Me Aliou Sow, limogé de son poste de Dg de la Sapco. Vous adhérez à cet appel ? Si oui, pourquoi ?
Je suis totalement en phase avec les maires. Vélingara mérite de voir un, sinon plusieurs de ses enfants siéger dans les centres de décision pour aider le Président à prendre en charge les préoccupations des Sénégalais.
Propos recueillis par Abdoulaye KAMARA – akamara@lequotidien.sn