Fatoumata Niang Ba a Grand Yoff au cœur. Pour les élections locales du 23 janvier 2022, la présidente du parti Union pour le développement du Sénégal/­Renouveau (Udes/R) croit en ses chances d’être élue à la tête de la mairie. Ancienne du Meel et alliée de l’Apr depuis 2011, cette quadra ne reconnaît pas un bilan à l’actuelle équipe municipale dirigée par Madiop Diop. Dans cet entretien, ce membre de la cellule de communication de Benno bokk yaakaar et cadre dans l’administration du Conseil économique, social et environnemental décline ses ambitions.10 ans après son existence, l’Udes/R est méconnue des Sénégalais. Est-ce que ce parti a grandi en poids électoral ?

Jusque-là nous existons. Nous ne faisons pas de la politique politicienne, c’est-à-dire créer un parti pour faire du buzz et attendre les élections afin de négocier. Dans cette logique, on se fait appeler par le Président à la veille des élections. Notre objectif était de faire de la politique participative. A chaque fois qu’il y avait des choses à dénoncer, l’Udes/R l’a fait. En 2011, j’ai été appelée par Abdourah­mane Ndiaye, conseiller politique du Président Macky Sall. Aminata Tall, au-delà de la politique, est une amie de ma mère et on s’est convenu d’aller soutenir Macky Sall. Nous avons un vécu politique. Lors des Locales de 2014, le parti a participé à Grand Yoff dans le cadre de la coalition Benno bokk yaakaar. A Louga, Fatick et Thiès, il y a certains de nos responsables qui voulaient tenter leurs chances. Les réalités communales sont très différentes. Nous avions eu quelques conseillers municipaux.

Avez-vous des ambitions pour la mairie de Grand Yoff ?
Vous savez, je suis native de cette commune que j’aime passionnément. C’est une localité où j’ai fait toutes mes humanités. A l’heure actuelle, nous voulons un changement qualitatif à tous les niveaux à Grand Yoff. J’ai des ambitions pour cette commune. Je suis dans le social, notamment au niveau éducationnel. Chaque année, j’essaie de soutenir des chefs de famille afin que leurs enfants aient une meilleure éducation. Chaque année, j’organise des arbres de Noël d’excellence en primant les meilleurs élèves. Ce sont des moments de convivialité, d’échanges, de partages et de récompenses. J’offre beaucoup de bourses d’étudiants. Ce qui est une compétence de la commune, mais qui ne le fait pas. J’offre des bourses à des jeunes de Grand Yoff et d’ailleurs. A chaque fois qu’il y a des problèmes sociaux, des problèmes de sécurité, je suis présente pour défendre ma commune. En tant que fille de Grand Yoff, amoureuse de cette commune, je ferai tout mon possible pour que le Président me choisisse afin de porter les couleurs de Benno bokk yaakaar à Grand Yoff lors des élections locales.

Est-ce qu’au niveau de votre coalition vous avez commencé les discussions pour harmoniser les différentes candidatures déclarées ?
Oui, il y a de part et d’autre des échanges pour avoir une dynamique unitaire. Nous travaillons pour cela. Mais il y a une réalité sociologique qui est là. Vous avez entendu beaucoup de déclarations de candidature au sein de notre coalition. Je ne peux pas interdire à certains d’avoir des ambitions ou de déclarer leur candidature. J’ai un acquis avec un travail qui a été fait depuis des années dans cette commune. Je ne suis pas une native de circonstance de Grand-Yoff. Mon amour inconditionnel pour cette commune m’incite à travailler d’arrache-pied pour que le Président me choisisse.

Si le Président ne vous choisit pas, allez-vous créer une liste parallèle à celle de Bby ?
Je n’en suis pas encore là. Cette éventualité n’est pas à l’ordre du jour. Nous sommes dans une dynamique unitaire avec tous les alliés. Mais je redis encore une fois que les gens sont libres de déclarer leur candidature. Mais nous voulons changer le visage de Grand-Yoff.

Changer le visage de Grand-Yoff veut-il dire que le bilan de l’actuelle équipe municipale est mauvais ?
Vous savez, à Grand Yoff, on a eu des maires comme Khalifa Sall, Mamadou Mbaye et Mansour Guèye qui, durant leur passage, avaient de maigres moyens. A l’époque, les maires ont eu des budgets de 270 à 400 millions. Ils avaient pourtant réussi à soulager les difficultés des Grand Yoffois à plusieurs niveaux. Mais avec le maire Madiop Diop, je ne peux même pas parler de bilan positif ou négatif : il n’y a rien. Le budget est passé de 400 millions à 2 milliards. En 7 ans, c’est 14 milliards. Mais les populations de Grand Yoff n’ont rien vu. On se demande où est passé le budget de la commune.

Avez-vous des solutions pour les problèmes de sécurité, d’assainissement et de cadre de vie à Grand Yoff ?
La sécurité est du domaine exclusif de l’Etat central, mais la mairie a sa part des choses. Avant, on parlait de brigade municipale, mais il n’y a rien à Grand Yoff. La mairie doit former des jeunes et les encadrer pour gérer la sécurité de la commune. Sur l’aspect assainissement, est-ce que les gens savent qu’il y a un budget colossal pour le service de nettoiement ? On en voit à Keur Massar par exemple, mais à Grand Yoff, je n’en vois pas alors qu’il y a un budget. Nous sommes mal tombés. Nous allons instaurer une politique de rupture si nous sommes élus. Il est temps qu’il y ait un leadership féminin pour changer les choses. Il est temps que les femmes prennent le pouvoir.