Le responsable de l’Apr à Ouakam espère que sa commune, qui a enregistré beaucoup de cas positifs, se retrouvera bientôt avec zéro cas. Mais Lamine Dramé dénonce une gestion «en solo» de la crise du Covid-19 par le maire Samba Bathily.

Quelle lecture faite-vous des mesures prises par l’Etat pour faire face au Covid-19 ?
Je voudrais tout d’abord féliciter le Président pour sa posture d’homme d’Etat depuis le début de la crise. Depuis que le Sénégal a enregistré son premier cas début mars, il a pris des mesures allant dans le sens d’interdire toutes formes de manifestations et de rassemblements, la fermeture des écoles et universités, la suspension des procédures de pèlerinage musulman et chrétien, l’annulation du grand défilé du 4 avril, entre autres. Il avait demandé aussi à la diaspora sénégalaise de respecter les consignes édictées par leurs pays d’accueil. Il faut dire que cette crise est gérée de manière graduelle. Le Président Macky Sall avait ouvert ses portes à l’opposition, à la société civile, aux syndicats, bref à tous les Sénégalais qui peuvent apporter un plus dans la lutte contre la pandémie. Dans son adresse à la Nation du 3 avril, il a annoncé son Plan de résilience économique et sociale afin de renforcer notre système de santé et soutenir les ménages, les entreprises, les travailleurs, affectés par la crise. Globa­lement, en leader éclairé, le président de la République a su prendre très tôt les mesures qu’il faut pour faire face à la pandémie et à ses effets.

En tant qu’employé des aéroports, comment ressentez-vous les conséquences de la fermeture des frontières aériennes ?
En tant que travailleur des aéroports, nous sommes évidemment parmi les premiers impactés du coronavirus puisque les aéroports ont été fermés depuis le 20 mars ; ce qui a entraîné la suspension et l’exploitation de tous les vols en provenance et à destination du Sénégal. Mais avec le soutien de l’Etat, j’ose espérer que le secteur sortira de la crise bientôt. Le secteur des transports aériens et donc frappé de plein fouet par cette crise inédite. Et d’après l’Iata, 4 milliards de dollars de pertes seront enregistrés par les compagnies aériennes, 2 millions d’emplois seront perdus en Afrique et 25 millions dans le monde. Maintenant, en ce qui concerne le Sénégal, il faut que l’Etat pense à soutenir déjà notre fleuron Air Sénégal international. Et là, il me plaît de souligner que le ministre des Transports aériens nous a récemment conviés à une rencontre au cours de laquelle nous avons discuté de la mise en œuvre du plan de résilience du transport aérien. Il nous a assurés que 45 milliards seront décaissés pour soutenir l’ensemble du secteur aérien. A l’Asecna, il faut dire que depuis le début de la crise, le directeur général a très tôt pris des mesures très courageuses en maintenant le fonctionnement de notre outil de travail et en prenant des mesures allant dans le sens de réduire au strict minimum la présence des agents au service. Le personnel non essentiel travaille à distance, toutes les formations ont été suspendues et les réunions présentielles interdites. Pour les travailleurs, je rappelle que le président de la République a pris des mesures extrêmement importantes de protection qui ont d’ailleurs été saluées par les organisations syndicales et l’Organisation internationale du travail. Par ordonnance, il a interdit aux employeurs tout licenciement sauf en cas de faute lourde, mais aussi il leur a demandé de garantir les travailleurs mis au chômage technique pendant la période de la crise.

Vous sentez-vous impliqué, en tant responsable de l’Apr, dans la gestion du Covid-19, surtout dans votre commune Ouakam qui a enregistré beaucoup de cas positifs et même dans la distribution des vivres ?
Il faut d’abord féliciter le corps médical pour le magnifique travail qu’il abat jour et nuit pour sauver des vies. Ouakam a enregistré quelques cas, mais je pense que la situation est en train d’être maîtrisée. Et depuis le début de la crise, les autorités ont pris des mesures dans ce sens. Nous espérons nous retrouver avec zéro cas à Ouakam. Pour la distribution des vivres, en tant que responsable du parti au pouvoir, nous ne sommes pas impliqué. Il faut dire que le maire (Ndlr : Samba Bathily) gère en solo la crise au niveau communal. Récemment, il y a eu une polémique entre le maire et ses conseillers autour d’une enveloppe financière dégagée pour lutter contre le Covid-19 et qui n’aurait pas été faite dans les règles de l’art.