L’ancien secrétaire administratif départemental du Pds de Bignona, puis de l’Ucs, a décidé de soutenir Assome Aminata Diatta. Mamadou Mao Diatta, qui a organisé une forte mobilisation à Abéné, commune de Kafountine, justifie son choix sur le mouvement Jappo ak Assome et magnifie les ambitions du Président Macky Sall pour la Casamance.Qu’est-ce qui justifie votre retour dans le landerneau politique ?

J’ai gelé mes activités de manière délibérée parce qu’à un moment je ne me retrouvais pas dans les démarches que posaient les gens. A notre accès au pouvoir, je me suis retrouvé avec des tendances. Toutes choses qui ont fait que, étant né dans le Parti socialiste avec un père socialiste, je n’ai jamais milité dans ce parti, car ne pouvant cautionner la violence dans un groupe où je pense pouvoir m’épanouir. Finale­ment, j’ai cheminé avec le Pds qui, malheureusement à partir des années 2007, a connu aussi le même phénomène de tendances à Bignona et qui m’ont poussé à suspendre mes activités au sein de ce parti. Je me suis ensuite retrouvé à l’Ucs (de Baldé) dont je suis membre fondateur. Et là également, j’ai gelé mes activités.

Et pourquoi avez-vous choisi Assome Diatta aujour­d’hui ?
Avec l’avènement de la seconde alternance, j’ai décidé de ne plus être qu’un simple électeur. Lorsque Assome Diatta lançait son mouvement, elle m’a d’abord considéré comme une personne ressource sans tenir compte du lien parental qui anime nos relations. Mais c’est jusqu’à une certaine période qu’elle m’a finalement convaincu en prônant une autre manière de faire la politique, c’est-à-dire en étant au service des populations. Quand j’ai vu les actes qu’elle a posés, je me suis dit que celle-là a besoin d’être accompagnée et soutenue. L’autre raison, c’est que c’est une première qu’une des nôtres se voit confiée un ministère aussi stratégique que celui du commerce. Au vu de tous ces enjeux-là, je me devais, avec tout ce que j’ai capitalisé, de franchir le Rubicon.

Quid de la main tendue du chef de l’Etat qui avait invité à Bignona les Casa­mançais à voter pour lui ?
J’ai tenu compte du discours que le Président Macky Sall avait prononcé à Bignona et qui continue de raisonner dans ma tête. Il nous avait demandé de lui donner les moyens d’intégrer la Casamance dans le développement du Sénégal. Et je pense que c’est le mot qui sied face à une situation de ni paix ni guerre depuis plus de 30 ans. Et quand le Président, qui a tous les instruments d’information, nous demande de lui donner les moyens, je pense qu’on devrait lui accorder cela, parce que la Casamance a besoin aujour­d’hui d’une interconnexion au niveau économique en mettant en place d’abord des infrastructures majeures qui devraient soutenir cette économie et renforcer la capacité de négociation des planteurs, des agriculteurs casamançais.

Vous avez lancé vos activités politiques dans le Fogny Diabancounda, à travers 48 heures de visites de proximité et une mobilisation des responsables de votre mouvement. Celles-ci ont-elles répondu à vos attentes ?
Effectivement, ces rencontres ont même dépassé mes attentes parce que mon souhait était de rencontrer les points focaux de la commune de Kafountine pour évaluer un travail que nous avons entamé ces derniers mois. Un travail retardé d’abord par la pandémie de Covid-19, mais aussi par une maladie qui m’a affecté. C’est cette évaluation qui doit nous permettre d’aller vers une autre commune, car nos responsables locaux ont créé une dynamique de partage d’informations, mais aussi de soutien mutuel entre les riverains de la commune de Djignaky et ceux de Kataba I. Il nous faut donc aller faire le même travail dans ces communes où nous avons une base embryonnaire, mais solide, qui est née entre l’axe Cabadio-Niafrang afin de mener les mêmes dynamiques. Et comme nous sommes encore en période de Covid-19, nous n’avons pas voulu faire un meeting en tant que tel, bien que nos militants eux sont dans cette posture. Et c’est aussi la raison pour laquelle ils ont sollicité avec insistance, la présence du ministre Aminata Assome Diatta dans cette contrée, pour pouvoir évaluer leur adhésion au mouvement, mais surtout à Benno bokk yaakaar. Ce qui peut leur permettre d’asseoir, voire de corriger, ce que cette coalition a subi lors des dernières élections.

Avec votre retour dans la scène politique, d’aucuns parlent d’un agenda caché en perspective des prochaines Locales. Est-ce le cas ?
Certes, tout homme politique qui s’engage dans un mouvement a des ambitions, mais je ne suis pas prétentieux. Et si les militants en décident, ils feront de moi ce qu’ils veulent, parce que j’ai décidé de me mettre au service de ma communauté. Voilà l’une des raisons qui fondent mon engagement aux côtés du ministre Assome Aminata Diatta.
Propos recueillis par Ibou MANE
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