Idrissa Seck a repris le département de Thiès lors de la Présidentielle du 24 février, après l’avoir perdu aux Législatives de 2017. Mandiaye Ndiaye n’a jamais cru que son leader a perdu du terrain dans son fief. Le responsable de Rewmi dans la commune de Thiès-Ouest analyse les résultats du candidat de Idy2019 et estime que les prochaines Locales seront déterminantes.
Idrissa Seck a repris le département de Thiès après sa défaite aux Législatives. Comment expliquez-vous ce retour ?
La victoire de Idrissa Seck, candidat de la coalition Idy2019, dans le département de Thiès n’est pas une surprise, car c’est le fruit du travail, d’un engagement sans faille et une confiance renouvelée par les populations à Idrissa Seck, président du Conseil départemental de Thiès qui a conduit à ce triomphe. Et l’écart des 20 mille voix pouvait être encore plus considérable si toutes les conditions légales étaient réunies pour un scrutin juste et démocratique.
Qu’est-ce qui a été le plus déterminant dans cette victoire ?
Au-delà de la coalition, ce qui a été déterminant, c’est la mobilisation des Thiessois, leur degré d’engagement et leur clairvoyance à accompagner dignement Idrissa Seck qu’ils considèrent comme celui capable de propulser le Sénégal avec une équipe constituée des meilleurs d’entre nous en compétences et en vertus. Et pour cela, nous ne cesserons de les remercier pour cette confiance.
Reconnaissez-vous quand même que le Rewmi perd du terrain à Thiès ?
Je dirais que le Rewmi ne perd pas du terrain à Thiès et les résultats au terme de l’élection présidentielle de 2019 viennent de le démontrer avec la victoire de notre coalition malgré les nombreuses tentatives du pouvoir pour le déstabiliser par divers moyens (calomnies, fraudes, achats de consciences, intimidations, etc.). Par contre, vous conviendrez avec moi que le processus électoral du Sénégal perd davantage en crédibilité et en légalité.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis le Référendum, votre score ne cesse de chuter. Comment expliquez-vous cela ?
D’une part, différents facteurs peuvent déterminer la variabilité de nos scores à chaque élection. Par exemple, des militants et sympathisants qui nous sont favorables et qui n’ont pas pu retirer leurs cartes, qui sont alitées, partis en voyage, etc. D’autre part, avec toutes ces défectuosités et loufoqueries dans l’organisation des élections, on ne saurait tirer des enseignements justes. Ce qui me pousse à dire que je ne suis pas d’accord lorsque vous dites que nos scores chutent depuis le Référendum. Le Référendum de 2016 est inédit, le quatrième organisé au Sénégal avec un faible taux de participation de 40%, contrairement à ceux de 1963, de 1970 et de 2001 avec des taux de participation largement au-dessus de celui de 2016. Les Législatives de 2017 ont été émaillées de plusieurs dysfonctionnements et de manquements, notamment la non disponibilité des cartes d’électeur, le démarrage tardif du vote dans beaucoup de centres, des erreurs et omissions d’électeurs sur le fichier, des bulletins manquants, entre autres. La Présidentielle de 2019 a atteint le paroxysme d’irrégularités, de manquements et de vols. Notre Constitution nous enseigne que la souveraineté nationale, qui est inaltérable et qui appartient au Peuple, s’exprime par des consultations périodiques et démocratiques et que chaque citoyen a le droit de participer à ces consultations comme électeur ou bien comme candidat pour accéder au pouvoir par le biais du suffrage universel. Malheureusement, tel n’est pas encore le cas au Sénégal. Ce qui atteste de l’illégitimité du régime en place.
Donc, vous partagez la position de votre leader qui soutient que la Présidentielle a été entachée d’irrégularités…
Bien évidemment ! Hormis le processus électoral qui a été biaisé depuis fort longtemps, deux faits qui se sont déroulés devant les écrans télé peuvent l’attester. Nous avons tous suivi le ministre de l’Intérieur, qui a la charge d’organiser le scrutin, dire en direct qu’il va faire tout son possible pour que son candidat gagne les élections. Nous avons aussi suivi en direct le Président lorsqu’on lui a demandé de changer le ministre de l’Intérieur afin d’apaiser la tension dire «doumako def (Je ne le ferai pas)». Cette ferme volonté de ces deux personnalités de l’Etat montrait que la Présidentielle allait être entachée d’irrégularités.
Après la Présidentielle, le Président réélu a formé son gouvernement avec comme slogan «fast track». Qu’attendez-vous de ce gouvernement ?
Qu’il puisse répondre convenablement aux désirs et satisfaire les préoccupations du Peuple sénégalais. Cependant, le choix de certains hommes et femmes laisse présager des lendemains pas meilleurs puisqu’il est inconcevable que des responsabilités soient confiées de nouveau à des personnes entachées de malversations dans leur gestion antérieure alors qu’elles devraient rendre compte à la justice.
Après avoir fait une analyse interne, quelle est maintenant votre stratégie pour faire face à la coalition au pouvoir lors des élections locales prévues dans quelques mois ?
Je ne saurais dévoiler notre stratégie. Je peux juste vous dire que nous sommes toujours debout et déterminés à poursuivre le combat pour la défense des intérêts du Peuple sénégalais et les prochaines élections locales seront déterminantes. Nous nous y préparons sérieusement afin de gagner le maximum de collectivités locales.