PLUS LOIN AVEC… Moussa Sow, coordonnateur du Meer : «Tous les responsables de l’Apr qui pensent à l’après Macky sont déloyaux et indignes»

Moussa Sow sonne la charge. Le coordonnateur du Mouvement des élèves et étudiants républicains ne badine pas avec ces responsables de l’Apr qui pensent à l’après Macky Sall. Pour l’instant, le jeune Apériste de Linguère préfère taire leurs noms. Sinon, «on va les démasquer», menace-t-il dans cet entretien.
Vous dirigez le Mouvement des élèves et étudiants républicains pour ce mois de juillet. Quelle est votre feuille de route ?
D’abord, le Meer se porte bien et suit à la lettre les directives du président de la République. Je vais organiser une rencontre avec le comité du mouvement composé de 26 membres. Vendredi (hier), on va participer aux activités culturelles du mouvement Kekendo. Et d’autres sont prévues tout au long de ce mois de juillet à Dakar et dans d’autres régions. Samedi, nous participerons à une formation en capacitation sur les réalisations du Président Sall. Nous le faisons parce que dans notre parti, l’Apr, les responsables ne défendent pas assez le bilan du Président Macky Sall.
Partagez-vous l’avis selon lequel le bilan du Président Macky Sall n’est pas assez défendu par les responsables de l’Apr ?
Effectivement, on ne sent vraiment pas notre parti défendre le président de la République. Il y a beaucoup de responsables de l’Apr qui pensent trop à l’après Macky, alors que le Président n’est même pas encore réélu. C’est indigne et irresponsable. En ne voulant pas s’attaquer à certains leaders de l’opposition, c’est comme s’ils préparent déjà le terrain pour eux-mêmes. Nos responsables sont très forts lorsqu’il s’agit de se battre entre eux. Tous les responsables du parti qui pensent à l’après Macky sont déloyaux, mesquins et indignes. Ils ne méritent pas d’être investis de la confiance du Président. Nous allons les démasquer tous s’ils ne changent pas de posture. Nous attendons d’eux qu’ils mouillent le maillot pour la réélection du Président. Pour l’instant, on ne va pas citer des noms.
Que pensez-vous du rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales ?
Tout le monde sait que sous Macky Sall, le Sénégal est un Etat de droit et un modèle de démocratie. Le droit s’applique à tous les citoyens sans distinction. Karim Wade a demandé de s’inscrire sur les listes électorales. L’Administration a traité cette demande et l’a rejetée au même titre que d’autres, conformément aux dispositions de l’article L31 du Code électoral.
Selon vous, l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao peut-il justifier une libération de Khalifa Sall ?
Cet arrêt de la Cedeao ne peut pas avoir d’impact sur la procédure engagée contre Khalifa Sall. Elle ne peut pas infirmer la décision qui a été rendue par le Tribunal, condamnant le maire de Dakar. Seules les décisions de justice rendues souverainement par les juridictions sénégalaises doivent s’appliquer au Sénégal. Cette Cour de la Cedeao a rejeté 15 des 18 demandes formulées par les avocats de Khalifa Sall. Malheureusement, certains opposants font preuve de mauvaise foi en sautant sur tous les toits. La détention de Khalifa Sall est totalement justifiée. Et puis, la vraie question n’est pas la forme, mais le fond.
Quel sort a été réservé aux étudiants du Meer qui ont troublé le palais de la République en mai dernier ?
Je vais expliquer aux Sénégalais les tenants et les aboutissants de cette rencontre. 50 étudiants du mouvement devaient répondre à l’invitation du président de la République. On était 5 candidats pour diriger le Meer et finalement chacun devait amener 8 de ses militants. Dans cette logique, on aurait 40 personnes et il en resterait 10. Les 4 universités régionales devaient avoir chacune 2 représentants. On était complétés par 2 étudiants de l’ancien bureau du Meer. On a envoyé la liste à la Présidence, et malheureusement le jour j, on a trouvé beaucoup d’étudiants à la porte voulant prendre part à l’audience. Je pense que ces étudiants ont fait preuve d’excès de militantisme. Il ne faut pas aussi exclure la thèse de l’infiltration de la part de l’opposition. Aujourd’hui, ces jeunes ont recouvré la liberté après avoir purgé 15 jours de prison. Ils sont toujours dans le mouvement. Le président de la République les a reçus pour saluer leur engagement tout en insistant sur le respect des institutions de l’Etat.