Plus loin avec Olivier Boucal, Goudomp débout : «Ceux qui ont assez prouvé leur incompétence doivent céder»

Inspecteur du trésor Olivier Boucal, un natif de Goudomp, est à la tête d’un mouvement politique qui va bientôt souffler sa première bougie. En déclinant son ambition politique, le jeune leader tient un discours favorable à l’alternance générationnelle au sommet des collectivités de ce département du sud-est de la région de Sédhiou. En marge de la finale de l’Organisme départemental de coordination des activités de vacances (Odcav) de Goudomp jouée ce samedi dans la capitale du Balantacounda et dont il est le parrain, il a accordé un entretien exclusif au journal Le Quotidien. C’est pour revenir sur la genèse de son mouvement et se prononcer sur les Locales et l’actualité politique.
Olivier Boucal vous êtes le président de Goudomp débout. Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre en place ce mouvement politique ?
Mis en place le 17 novembre 2018, Goudomp débout est un mouvement politique local qui a une envergure départementale. Nous sommes partis d’un certain nombre de constats. Nous avons remarqué qu’il y a une sorte de désintéressement des jeunes vis-à-vis de la politique. Un coup de projecteur sur l’avenir de nos différents protagonistes dans chaque commune montre que les jeunes ont plus à perdre. Cela est inadmissible. Ils ne peuvent pas se mettre à l’écart des instances de décision étant donné que pour amorcer le développement intégral des collectivités il faut impérativement l’implication de tous.
L’autre chose est que Goudomp occupe la queue de peloton en matière de développement. Le manque d’initiative de nos gouvernants contribue à enfoncer notre département dans le gouffre. Face à cette situation, les jeunes cadres qui ne veulent pas rester les bras croisés retroussent les manches pour changer la donne. Il faut une synergie d’action des jeunes pour que notre cri soit entendu. Car il est clair que les populations sont fatiguées d’accompagner alors qu’elles ne sont jamais récompensées. Hormis les postes électifs, le département n’a jamais eu même de chef de projet pour ne pas parler de Dg ou de ministre. Avec 15 communes, Il est évident que Goudomp reste un des départements les plus vastes et les plus peuplés du pays. La capitale départementale offre l’aspect d’un gros village. Cela, à mon avis, ne doit point laisser les gens indifférents. Goudomp débout est donc né pour répondre à un besoin réel des populations. On ne voudrait pas commettre l’erreur de nos prédécesseurs qui s’engouffrent dans un parti politique qui, faute de programme spécifique, peine à prendre en compte les préoccupations de la zone. Les partis ont un programme national qui ne tient pas compte des spécificités régionales. Nous avons pris le chemin inverse pour affronter la réalité dans sa nudité.
Les élections locales se profilent à l’horizon. Comment Goudomp débout compte y aller ?
Notre mouvement n’est ni à gauche ni à droite. Nous sommes à équidistance du pouvoir et de l’opposition. Nous sommes en train de diagnostiquer les problèmes et nous irons avec celui qui sera à mieux de nous apporter une réponse adéquate.
Nous sommes en train d’implanter nos antennes dans toutes les communes du département. Au total, 8 communes ont adhéré. Il faut saluer cette bonne dynamique qui nous permet d’aller à la conquête des autres communes. Chaque coordination présentera un candidat pour les élections locales. Notre objectif est d’avoir des maires qui sont d’une seule obédience et qui travailleront dans le cadre de l’intercommunalité pour amorcer le développement. La modicité des budgets ne favorise pas la mise en œuvre des programmes d’envergure. Il faut que des élus acceptent de mutualiser leurs forces pour arriver à mettre en place des projets qui puissent endiguer l’immigration et l’exode rural.
Parlez-nous de votre programme et quelle sera la place réservée à la jeunesse ?
Nous avons conçu un programme qui a pris en compte tous les secteurs d’activité du département.
Pour le sport nous avons un programme spécifique. Etant issus du mouvement navétane, nous sommes bien imprégnés des réalités. Notre démarche est d’aller dans le sens d’alléger les souffrances des populations. La jeunesse a besoin d’un stade omnisport pour faire la promotion du sport et aider les jeunes à vivre de leur passion et à éclore leur talent. La revendication des jeunes est légitime puisqu’il est déplorable que ce département soit complétement dépourvu d’infrastructures.
Après avoir décliné vos ambitions, ne craignez-vous pas de vous heurter aux barons politiques qui sont déjà sur le terrain ?
On est assez préparés donc on a peur de personne. Il est temps que les gens qui ne sont pas capables aillent à la retraite. Ils doivent céder la place aux plus valeureux, aux gens les plus ambitieux. Quand on est dans une commune qui est complétement dans la pénombre, ça n’a pas de sens. Quand les gens ne cherchent pas des alternatives pour pouvoir pallier ces problèmes, ils doivent comprendre qu’ils sont limités et qu’ils ont assez prouvé leur incompétence et qu’ils doivent céder la place aux autres.
Quel regard portez-vous sur l’actualité politique notamment les retrouvailles Wade-Macky Sall et la libération de Khalifa Sall ?
C’est une bonne chose pour le pays qui ne doit point évoluer sous une perpétuelle tension. Seulement il faut attendre de connaitre tous les contours de ces retrouvailles.