PLUS LOIN AVEC… Philippe Seck Ngom, coordonnateur départemental du Gp à Fatick : «Nous voulons démontrer la vitalité de notre parti dans la région»

Le Grand parti tient finalement son Assemblée générale régionale aujourd’hui à Fatick, après plusieurs reports. Son coordonnateur départemental revient sur les péripéties de cette manifestation initialement prévue le 26 mai dernier. Et Philippe Seck Ngom estime que ce sera une occasion de démontrer la «vitalité» de leur parti dans le fief de Macky Sall.
Vous aviez prévu d’organiser à Fatick une Assemblée générale le 26 mai dernier, mais la rencontre a été reportée à deux reprises. Expliquez-nous les raisons de ces reports…
En effet, la date de notre Assemblée générale a été reportée à deux reprises faute de salle capable d’accueillir les délégués des différentes localités de la région. Nous n’avons pas pu disposer de la salle du Centre culturel régional, car on nous a fait savoir qu’il y avait une formation qui y était déroulée. Pour la salle des fêtes de la mairie, le coup de 2016 est encore frais dans nos mémoires. C’est pourquoi j’exhorte toutes les autorités, surtout locales, à plus de hauteur en transcendant les clivages politiques. Tous les citoyens doivent pouvoir bénéficier, sans exclusivité et sans discrimination, des infrastructures construites et entretenues par les impôts et taxes qu’ils paient. Mais sans haine ni rancune, nous, militants du Grand parti de Fatick, sommes stoïques surtout que 2019 n’est plus loin. Et c’est ce type de comportements déplorables qui fait que Fatick peine à sortir de l’ornière, car les responsables du régime actuel pensent plus à se servir qu’à servir, à défendre des personnes au détriment des principes.
Vous semblez dire qu’on a cherché à vous empêcher de tenir cette Assemblée générale ?
On ne peut pas dire autrement si on se rappelle les faits qui avaient entouré la venue du Dr El Hadj Malick Gakou à Fatick en janvier 2016. D’abord, à la veille de notre rencontre, on avait rejeté notre demande d’occuper la salle des fêtes de l’ancienne mairie, alors que le secrétaire général de la mairie avait déjà donné un avis favorable et que nous nous étions acquittés des frais de location au niveau du Trésor. Des frais de location qui, jusqu’à présent, ne nous sont pas encore restitués. Ensuite, il y avait des menaces, puis le limogeage du directeur du Centre culturel régional d’alors qui, pourtant, avait agi sur instruction des autorités administratives. Donc, on est bien fondé à croire que c’est le même scénario qui est reconduit surtout qu’il semblerait que cette visite mémorable de notre leader à Fatick avait créé en son temps des remous au plus haut niveau de l’oligarchie apériste.
Vous allez finalement tenir cette rencontre ce samedi 9 juin. Est-ce que vous avez pu disposer d’une salle ?
Effectivement, nous avons une salle, même si elle est loin de répondre à nos vœux parce que trop exiguë pour contenir convenablement tous nos délégués. C’est pourquoi d’ailleurs nous sommes obligés de réduire les effectifs des délégations qui doivent venir de toutes les communes de la région de Fatick. On aurait aimé pouvoir disposer d’une salle beaucoup plus spacieuse afin de démontrer la vitalité du Grand parti à Fatick à ceux qui disent qu’il n’y a pas d’opposition dans le Sine.
Comment faites-vous pour faire entendre votre voix dans ce fief du Président Macky Sall ?
Avec les attitudes antirépublicaines du pouvoir en place, aussi bien au niveau local que national, l’ostracisme dont font l’objet certains camarades pour certains projets, faire entendre sa voix peut paraître difficile. Mais comme on le dit souvent : «Avec la foi, on peut soulever des montagnes.» Nous privilégions la proximité auprès des militants en allant les trouver dans les quartiers, les villages et hameaux. Le Peuple est le seul auditeur sur qui est concentrée notre attention, et c’est à lui que le Grand parti adresse son message. Sans tambour ni trompette, le Programme alternatif suxali senegaal (Pass) a un ancrage solide et profond dans le Sine. En attestent les résultats des dernières Législatives lors lesquelles Manko taxawu senegaal, 2ème dans le département, avait porté son choix sur ma modeste personne comme tête liste. Cela prouve à suffisance l’espoir suscité par le Dr Malick Gakou et son Gp. A cela s’ajoutent la crédibilité, le patriotisme et l’engagement au service des populations jeunes, femmes, hommes, cadres qui le représentent dans les coins et recoins du département et de la région de Fatick. Juste pour dire que notre voix est bien audible dans le quotidien des populations du Sine.
Dans le cadre de votre Pass, votre leader a annoncé la distribution gratuite de semences et d’intrants aux paysans, l’octroi d’une prime de 120 mille F à chaque fils de paysan, la hausse des bourses des étudiants à hauteur de 50 mille F, entre autres. N’est-ce pas un discours démagogique ?
Discours démagogique ? Loin de là ! Le Programme alternatif suxali senegal c’est du sérieux, du réfléchi, du réaliste et réalisable (pas à la Macky Sall avec les enseignants bien sûr). Le Pass est le fruit d’une analyse sérieuse de la situation socioéconomique du pays et des constats faits lors des échanges que le président du Gp a eus avec les populations pendant ses tournées dans le cadre de la Caravane de l’espoir. Son élaboration a requis l’expertise de cadres expérimentés du Gp et d’autres bonnes volontés de divers horizons. En plus, le président Malick Gakou, Dr en sciences économiques, spécialiste des questions de développement, ne saurait cautionner un travail au rabais. Pour nous du Gp, au Sénégal la mauvaise gestion des ressources est plus préjudiciable que leur insuffisance. Une grosse part du budget de l’Etat est orientée vers des dépenses superflues. La multitude des agences, doublons de l’Administration classique et pourtant pas plus efficaces, les institutions budgétivores comme le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) ou le Conseil économique, social et environnemental (Cese) constituent, entre autres, des gouffres dont la rationalisation peut permettre de réaliser des économies substantielles en mesure de financer ces projets dont vous parlez. Pour le revenu minimum d’insertion destiné aux jeunes de 18 à 30 ans, des simulations faites sur le budget de 2018 ont prouvé sa faisabilité. Quant aux bourses, la mesure prise par le Président Sall et consistant à les augmenter jusqu’à 40 mille F, sans études préalables, est une preuve patente que si la volonté politique y est, tout le reste suit. Une réorientation des subventions faites dans le secteur de l’agriculture et qui ne profitent pas aux paysans peut permettre une gratuité des semences et autres intrants. Le financement du Pass est bien possible et même plausible au vu de la gabegie qui caractérise la gestion actuelle de nos deniers publics. Le Sénégal n’est pas si pauvre, mais il est plutôt dépecé par ceux-là qui sont censés l’engraisser et pour qui l’efficacité est une peine, l’efficience une gangrène. C’est pourquoi nous réaffirmons : «Le Gp notre foi, le Pass notre voie et Gakou notre choix !»