Plus loin avec… Pr Moussa Baldé, président réélu du Conseil départemental de Kolda

Réélu à la tête du Conseil départemental de Kolda, Pr Moussa Baldé salue l’ancrage de Benno bokk yaakaar dans la région de Kolda. Dans cet entretien téléphonique, le ministre de l’Agriculture décline les perspectives pour sa collectivité territoriale et parle du prochain remaniement.Quelle appréciation faites-vous des résultats des élections du 23 janvier ?
Au niveau de Kolda, ces élections ont montré l’ancrage de Benno bokk yaakaar dans la région. Dans les 42 communes et les 3 conseils de département, on n’a perdu qu’une seule commune. Toutes les autres communes ont été gagnées, soit par les maires sortants de la liste de Bby ou des maires de la mouvance présidentielle qui étaient partis sous d’autres bannières. Quand on regarde au niveau national, tout le monde a vu que Bby a gagné quasiment tous les départements et la grande majorité des communes. Cela veut dire que le Pse est toujours bien compris des Sénégalais qui veulent que le président de la République continue ce programme.
La défaite de Bby à Dakar rend-t-elle amère votre victoire à l’échelle nationale ?
Amère, c’est trop dire d’autant plus que nous avons un peu progressé. En 2014, Bby avait gagné une seule commune et cette année, on en a 4. Bby a fait des progrès à Dakar et donc on ne peut pas parler d’amertume. On aurait souhaité progresser plus, mais je pense que c’est déjà un bon progrès pour ce qu’on a fait.
Quelle lecture faites-vous de la percée de Mame Boye Diao qui a finalement battu le candidat de Bby, Abdoulaye Bibi Baldé ?
Nous ne pouvons pas considérer que nous avons perdu la commune de Kolda, parce que Mame Boye Diao est un cadre de l’Apr dont la liste a été bénie par le président de la République. Donc, on peut considérer clairement que la commune de Kolda est à l’Apr. J’en profite pour féliciter Mame Boye Diao, nouveau maire de Kolda.
Quels sont les projets du Conseil départemental pour ces 5 prochaines années ?
Vous savez, le Conseil départemental, contrairement à la commune, n’a pas de ressources propres en ce moment. On espère bientôt en avoir. Ce qui fait que notre budget, ce sont des fonds de dotation qui nous permettent de fonctionner et payer les salariés, avec aussi les fonds de concours pour les investissements. Malgré les efforts importants du président de la République qui les avait multipliés par 5 voire plus, les fonds de concours et de dotation sont des budgets qui restent assez modestes. Avec la pandémie, la coopération décentralisée bat un peu de l’aile. Mais 95% de notre budget, nous l’avons utilisé pour l’éducation. Ce qui a permis de résorber beaucoup d’abris provisoires dans nos collèges. Vous le savez, il y a beaucoup d’abris provisoires à Kolda. Il fallait aussi équiper tous nos lycées en matériels pédagogiques et accompagner nos étudiants, avec une subvention de 3 millions par an. Dernièrement, nous avons fait une belle réalisation. Il s’agit de la construction du Musée de Kolda. Nous voulons, dans l’avenir, insister sur l’éducation pour avoir l’appui des programmes de l’Etat, avoir zéro abri provisoire dans notre département. Puisque le musée est construit, on doit l’équiper et faire en sorte qu’il y ait tous les outils sur le plan agricole, pastoral. On doit retrouver dans ce musée, les outils qui ont passionné le Fouladou et en faire un musée de référence. Ensuite, il y a le sport et la santé. Pour la santé, nous allons plaider fortement pour la réhabilitation de l’hôpital de Kolda. C’est déjà dans le programme du président de la République. Mais nous ferons aussi en sorte d’accompagner les femmes du Fouladou pour l’allègement des travaux. Nous avons déjà introduit 40 moulins dans le département de Kolda. Notre ambition est d’œuvrer pour que chaque village dispose d’un moulin.
Après votre victoire, est-ce que vous êtes optimiste pour faire partie du nouveau gouvernement qui va être formé dans quelques jours ?
(Rires). Bon… je ne peux pas dire quels sont les critères du président de la République pour faire le gouvernement. Comme j’ai l’habitude de le dire : un ministre ne parle pas de remaniement, il attend d’être nommé.
Propos recueillis par Babacar Guèye DIOP-bgdiop@lequotidien.sn