PLUS LOIN AVEC… Salimata Diop, responsable du Pds à Agnam Civol : «Si Macky Sall parle pulaar aujourd’hui, c’est grâce à moi»

Comment se porte le Pds à Matam à quelques mois de la Présidentielle ?
Le Pds se porte bien. Nous travaillons sans relâche pour Karim Wade, notre candidat à la Présidentielle du 24 février 2019. Nous savons qu’il sera là et qu’il est notre seul candidat. D’ailleurs, il va battre Macky Sall à plate couture s’il plaît à Dieu. En ce qui concerne Matam, toute la région nous entendra car on va marquer notre présence. Récemment nous avons tenu un grand meeting de mobilisation à Oréfondé avec notre responsable Abdoul Malal Diop, puis à Matam où nous avons réuni tous les membres du Pds avec le mouvement Relief pour le lancement officiel de la candidature de Karim Wade. Et, depuis lors, le pouvoir ne dort plus que d’un seul œil.
Karim Wade va-t-il venir pour se présenter à la Présidentielle de 2019 ?
Oui, Incha’ Allah, Karim sera au Sénégal et sera notre candidat. Il deviendra le cinquième président de la République du Sénégal. Je sais qu’il sera là car nous sommes en contact avec lui en permanence.
Au cas où il ne serait pas là. Qui est votre plan B ?
Nous n’avons pas de plan B puisque nous savons que le seul plan que nous avons est valide.
On reproche aux responsables du Pds d’avoir abandonné le terrain juste après la chute de Wade. Quel commentaire en faites- vous ?
Oui, cela est tout à fait normal car du côté de l’opposition, on a plus les moyens qu’on avait. Les hommes du nouveau régime sont arrivés avec force croyant que l’argent peut tout résoudre.
Parlons de la zone du Bosséa où Farba Ngom règne en maître. Avez-vous des chances pour l’affronter ?
Moi, Salimata Diop, je n’ai pas peur de Farba Ngom ! Nous nous connaissons très bien. C’est un homme qui travaille avec l’argent et qui croit que l’argent peut tout régler. Mais en 2019, il verra. C’est vrai que les gens ont besoin d’argent pour survivre, mais ils commencent à prendre conscience que la distribution des billets de banque comme un guichet automatique n’est pas synonyme de développement. C’est un homme qui tient des discours politiciens et qui ne respecte pas sa parole. De tous les projets qui ont été installés au cœur des Agnam, Farba Ngom n’a rien fait de par ses propres moyens, mais plutôt de par son influence dans l’appareil d’Etat et les gens commencent à le comprendre. Même s’il faut lui reconnaître d’avoir permis à beaucoup de jeunes de trouver des emplois, notamment au Port de Dakar, à la Poste, force est de souligner que sa politique n’est pas rentable. Car il n’a pris aucune initiative. Depuis l’avènement de Macky Sall, le régime ne s’inscrit que dans la continuité des projets et programmes de Abdoulaye Wade.
On dirait que vous avez des problèmes personnels avec Farba Ngom…
Non ! Du tout. Nous n’avons aucun problème personnel à part que nous faisons de la politique. Il est au pouvoir et moi dans l’opposition. D’ailleurs, il y a des liens étroits qui nous lient et comme j’ai l’habitude de dire : «La politique ne doit pas séparer les gens unis par des liens historiques.» Nous partageons beaucoup de choses et il n’y a aucune animosité entre nous. Sauf qu’en politique, lorsqu’il faut dénoncer, il faudra le faire avec véhémence. Le respect et la considération doivent prévaloir dans une République entre le pouvoir et le peuple sans distinction de parti ou d’obédience. S’il y a des financements que l’Etat a octroyés aux femmes, en tout cas nous de l’opposition n’avons rien vu. Et même celles du pouvoir ne me démentiront pas.
Au-delà des responsables de l’Apr, on sait que Matam est une base affective de Macky Sall…
Cela n’a pas de sens pour moi car ce sont toujours eux les responsables politiques qui agitent à tout va cette question de parenté et d’ethnie, le «Neddo ko Bandoum». Macky Sall, même s’il est de Ndouloumadji, n’y a jamais mis les pieds. Macky Sall se considère plus Fatickois que Matamois. Il vit là-bas, il parle sérère, sa famille, ses parents, tous ont vécu à Fatick.
Mais Macky Sall parle aussi pulaar…
En effet, c’est nous qui l’avions accueilli dans le Fouta en 2007. Aujourd’hui s’il parle pulaar, c’est grâce à moi. C’est moi qui lui ai appris à parler la langue pulaar. Lui-même le sait, il ne démentira pas.