Seydina Diop constate que l’Etat commence à perdre le contrôle de la pandémie. Ce camarade de Modou Diagne Fada revient sur son divorce d’avec le Pds et suspend sa candidature à la mairie de Cambérène au feu vert de Ldr/Yeesal.

Parlez-nous de votre parcours politique…
Avant Ldr/Yessal, j’ai milité bien sûr au Pds depuis notre jeunesse avant même l’âge requis pour pouvoir voter. Après l’accession de notre parti au pouvoir, nous avons mené une rude bataille lors des élections de 2002 aux côtés de notre responsable politique, Alioune Gomis, qui est devenu maire de Cambérène. C’est ainsi qu’il m’a fait confiance en me nommant chef de son Cabinet. Mais en 2009, dans la vague de Benno siggil senegaal qui avait remporté presque toutes les mairies de Dakar, nous avons ainsi perdu celle de Cambérène. Mais comme j’étais troisième sur la liste proportionnelle du Pds, je suis passé conseiller municipal. Alors je suis resté conseiller municipal jusqu’en 2014.

Qu’est-ce qui vous a poussé à suspendre vos activités au sein du Pds ?
Pour des raisons compréhensibles, c’est-à-dire pour les intérêts de ma communauté, j’avais déjà suspendu toutes mes activités politiques au sein du Pds en 2010. En effet, c’est en 2010 que le Président Wade voulait démarrer un projet d’agrandissement de l’émissaire en mer, ce qui avait provoqué l’ire des populations et un Comité d’initiative pour la défense de l’environnement de Cambérène (Cidec) avait été créé et mandaté par les autorités pour défendre la commune. J’avais été alors désigné pour assurer la coordination de ce comité. Je pense que c’était une raison suffisante pour suspendre mes activités politiques parce que je devais faire face à ce régime qui voulait détruire notre cadre de vie.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Ldr/Yessal de Modou Diagne Fada qui est aussi un ancien du Pds ?
Ce qui me lie à Modou Diagne Fada est très fort. C’est un homme de défi que j’ai connu au Pds et qui fait partie des hommes politiques qui ont une vision. En plus, c’est un homme qui lutte contre l’injustice et qui est très ambitieux.

Quelle lecture faites-vous de la gestion du Covid-19 avec les mesures d’assouplissement prises par le chef de l’Etat ?
En ce qui concerne la gestion de la pandémie, il faut dire que nos autorités commencent à en perdre le contrôle malgré les efforts qui sont en train d’être faits. Nous demandons à nos autorités d’évaluer la gestion de la crise et de prendre un nouvel élan.

Est-ce que votre parti ne va pas tourner le dos au Président après que Ndary Aïdara a annoncé sa candidature à Yeumbeul pour faire face à Daouda Ndiaye, maire apériste ?
En ce qui concerne notre alliance avec la mouvance présidentielle, nous suivrons les décisions du parti le moment venu, car nous sommes très structurés. Nous avons une discipline de parti et les instances décideront. Cependant, je voudrais préciser que les élections locales sont un peu particulières et que les réalités sont différentes selon la localité. Je veux dire par-là que certains ne seront pas obligés de respecter textuellement les alliances que leurs partis auront proposées.

Etes-vous prêt à présenter votre candidature à la mairie de Cambérène ?
Tout dépendra, mais c’est possible. Le moment venu, mon parti décidera. Mais l’adage dit : «Qui veut aller loin ménage sa monture».

Les insultes de Cissé Lô et l’affaire des gazelles oryx ne constituent-elles pas le baromètre d’une déliquescence au plus haut niveau ?
Déliquescence ! Non, je ne pense pas. Il faut savoir situer les responsabilités de chacun pour toute faute commise dans une gestion. Cela peut ne pas affecter le pouvoir. Chacun aura son point de vue pour apprécier sur ces questions. Tout ce que je sais, c’est que nos autorités doivent respect et considération au Peuple. Les populations ne supportent pas ce genre de problèmes de la part de nos dirigeants. Je ne suis pas dans les secrets des dieux, mais quand on dirige un pays, il faut avoir une certaine personnalité pour se faire res­pecter.