Le président de la République, Macky Sall, doit trouver une date raisonnable en conformité avec la loi électorale pour l’organisation des prochaines Locales. Mais les acteurs des différents pôles peuvent aussi faire des propositions. C’est la proposition faite hier par Valdiodio Ndiaye, membre de la société civile.

Peut-on parler de «consensus fort», comme indiqué par le Général Mamadou Niang, sur le report des Locales alors que le Crd, le Pastef et le Pds sont contre ?
Je pense qu’on peut parler de consensus par rapport aux acteurs qui ont participé aux travaux. Sur ce point, c’est clair. Cependant, il ne faut pas faire la confusion entre consensus et unanimité. L’unanimité, c’est une extorsion où on intègre des personnes qui ne sont pas parties prenantes directes. Mais là, on a fait des discussions avec des acteurs qui étaient là dans la salle. Et ces acteurs-là, sans exception, ont tous accepté et acté le principe du report. C’est tout. Un consensus effectivement, c’est un consensus. Par contre, le Pastef était dans la salle et avait approuvé. C’est peut-être après que leur leader s’est rétracté. Mais leur représentant était dans la salle. Ils étaient tous d’accord. Je n’aime pas les aspects de polémique, mais quand même, je pense qu’il faut que les gens soient sérieux dans leur démarche. Toutes les parties prenantes qui étaient dans la salle étaient d’accord et c’est sur cette base que le consensus a été acté. Maintenant, il faut souligner que le Pds ne participe pas au dialogue politique.

Faut-il reporter ces élections ou attendre la fin des travaux du dialogue politique ?
Je pense qu’il va falloir quand même que le président de la République prenne des dispositions pour caler le report de manière très claire, étant entendu que nous savons tous que les travaux sont calés dans le temps et dans l’espace. Il va falloir que les acteurs politiques s’entendent autour de ce principe du report et que cela soit acté au moins pour 4, 5 mois au maximum. Parce qu’aussi il faut qu’on tienne en compte d’un aspect qui me semble important : les maires vont bénéficier au moins maintenant d’une seconde prolongation de leur mandat.

Est-ce que c’est au président de la République de fixer la date ou cela doit faire l’objet de discussions dans le cadre du dialogue politique ?
Les acteurs peuvent faire une proposition de date. Le Président également doit tirer les conséquences de ce consensus et acter une date raisonnable, respectant également les dispositions de la loi très rapidement. Les élections locales normalement devaient se tenir en juin 2019. Mais compte tenu du processus électoral de 2019, c’est-à-dire la Présiden­tielle de février 2019, s’il y avait un second tour, ce second tour serait acté au mois de mars. Et donc, en termes de projection, il n’était pas matériellement possible compte tenu de l’ensemble des dispositions entre le mois de mars 2019 et le mois de juin 2019 où devaient se tenir les élections locales, l’organisation d’une révision exceptionnelle des listes électorales, l’organisation d’un cycle de parrainage pour aller aux élections locales en juin 2019.