A l’image de Ndiack Lakh, Zator Mbaye indique que Mermoz-Sacré Cœur n’aura pas un maire élu au suffrage universel direct. L’ex-candidat de Benno bokk yaakaar dans cette commune, parle de «vide juridique» et compte saisir le Préfet.Propos recueillis par Babacar Guèye DIOP-bgdiop@lequotidien.snQu’est-ce qui vous dérange dans le mode d’élection du maire à Mermoz-Sacré Cœur ?

D’abord, le ministère de l’Intérieur a relevé le défi de l’organisation de ces élections qui, il faut le souligner, se sont bien déroulées. C’est un fait majeur à saluer dans la démocratie sénégalaise. Ces élections n’ont pas été émaillées de contestations. C’est encore une fois la grandeur de la démocratie sénégalaise parce que le lundi suivant les élections, tout le monde est allé travailler dans le calme. Je voudrais féliciter le maire Barthélemy Dias, qui a été un de mes challengers et a gagné malgré les transferts d’électeurs qu’on a pu constater. On a vu des cars-rapides qui ont assiégé notre commune pour pouvoir voter. D’autres personnes qui ne sont pas de la commune, ont pu voter à Mermoz. Aujourd’hui, on est confrontés à un problème : nous sommes la seule commune qui, jusqu’à l’heure où je vous parle, personne ne connait le nom du maire. Au vu de la nouvelle réforme, le maire est élu au suffrage universel direct comme le président de la République. A Mermoz-Sacré Cœur, le maire va se désister pour choisir naturellement la Ville de Dakar. Ce qui pose un problème sur le plan du Code électoral, qui est l’arbitre du jeu en matière électorale. Si on se réfère à ce code, on ne verra nulle part que le maire qui devra remplacer le maire élu au suffrage universel direct, devrait être élu par le Conseil municipal. On constate à ce niveau, un vide juridique. Le législateur n’a pas pris en compte cet aspect précis. Je voudrais lancer cette réflexion pour que les constitutionnalistes qui ont écrit ce code, puissent éclairer notre lanterne sur cette question qui me parait non conforme au Code électoral. Si l’on s’en réfère aux articles 137, 138 et même 92 du Code général des collectivités territoriales, il n’est mentionné nulle part comment un maire élu au suffrage direct, pouvait être remplacé par un maire élu au suffrage universel indirect.

Est-ce que vous allez faire des recours ?
Nous comptons saisir le Préfet pour qu’il puisse éclairer notre lanterne à ce niveau-là. Je pense que notre coordination doit pouvoir faire en sorte, ne serait-ce qu’au-delà de ces élections, que ce point précis soit élucidé dans le Code électoral pour que demain, il n’y ait plus de matière à dire si c’est possible ou pas. Pour moi, on doit inscrire de manière express, cela dans le Code électoral.
Ce problème que vous dénoncez, pouvait avoir lieu à Yoff où votre tête de liste, Abdoulaye Diouf Sarr, était candidat à la commune et au niveau de la ville.

Pourquoi vous posez actuellement le débat ?
Je ne reproche pas à Barthélemy Dias d’avoir été tête de liste à Mermoz et à la ville. Attention ! La loi le permet. Je suis en train de dire que quand la personne va décider de démissionner d’un de ses postes qu’il a pu acquérir au suffrage universel direct, normalement, en respectant le parallélisme des formes, son remplaçant devrait être issu d’un suffrage universel direct. Je ne suis pas en train de contester le fait que Barthélemy Dias et Diouf Sarr soient investis à la commune et à la ville.