PMA – Forte inflation, emploi des jeunes et des femmes… : Les défis à relever pour le reclassement du Sénégal

La persistance des effets des crises du Covid-19, la forte inflation, l’impact du changement climatique, l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que la résilience du secteur agricole, tels sont, entre autres, les défis à relever pour que le Sénégal puisse être reclassé hors de la catégorie des Pays les moins avancés (Pma).Par Justin GOMIS –
Le Sénégal est sur une bonne dynamique pour son reclassement hors de la catégorie des Pays les moins avancés (Pma). Lors de la dernière session du Comité des politiques de développement (Cpd) de l’Ecosoc (Comité économique et social des Nations unies), qui s’est tenue en février 2021, le Sénégal a été évalué et retenu parmi les pays éligibles à la sortie des Pma. En effet, «pour la première fois, il a rempli deux des critères de sortie des catégories des Pays les moins avancés, avec un Revenu national brut (Rnb) de 1370 $ Us et un Indice de capital humain (Ich) de 66,1 à la faveur notamment des progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse)», a rappelé hier le Secrétaire général du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, à l’ouverture de l’atelier de validation du rapport provisoire sur le profil de vulnérabilité du Sénégal… Toutefois, souligne Allé Nar Diop, «il faudrait relever certains défis, notamment la persistance des effets des crises du Covid-19, la forte inflation, l’impact du changement climatique, l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que la résilience du secteur agricole». Et une des clés, selon lui, «réside dans l’exploitation des ressources non renouvelables, notamment le pétrole et le gaz, qui va permettre de stimuler la création de valeur ajoutée, renforcer les liens intersectoriels et réinvestir les rentes qui en découleront dans le développement durable».
La prochaine évaluation du Sénégal est prévue en février 2024. Et d’après Aminata Maïga, Coordonnatrice résidente du Système des Nations unies au Sénégal, cette évaluation «devrait permettre au Comité des politiques de développement d’examiner les informations pertinentes et les développements socioéconomiques et environnementaux récents afin de recommander la sortie du Sénégal de la catégorie des Pma, si les tendances positives notées en 2021 se sont consolidées». «Depuis la première évaluation de 2021 ayant consacré la satisfaction de certains critères de sortie et face à l’ambition affirmée des hautes autorités nationales de faire migrer le pays hors de la catégorie des Pays moins avancés, les Agences des Nations unies, suivant leur mandat, n’ont ménagé aucun effort pour accompagner le gouvernement dans ce processus que nous espérons fructueux et qui permettra au Sénégal de franchir un cap important dans son processus de développement.
L’atelier de ce jour s’inscrit dans cet appui apporté par les Nations unies à ce processus. Il permettra d’examiner les rapports sur le profil de vulnérabilité du Sénégal et sur l’impact de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) sur les perspectives de transformation structurelle», indique la fonctionnaire du système des Nations unies.
Aminata Maïga précise que «le reclassement du Sénégal hors de la catégorie des Pma impliquera aussi la suppression progressive des mesures de soutien international dédiées aux Pma, notamment en matière de commerce et de financement concessionnel. C’est pourquoi une préparation adéquate au reclassement est nécessaire, afin de s’assurer que les avancées confirmées sur le plan structurel et la dynamique de transformation amorcée soient durables et inclusives». Par ailleurs, souligne-t-elle, «l’entrée du Sénégal, pour la première fois, dans le cercle des producteurs de combustibles fossiles devrait entraîner des répercussions considérables sur sa trajectoire de développement et consolider la dynamique de la transformation structurelle de l’économie et la crédibilité du Sénégal en tant que destination d’investissement viable. C’est pourquoi les Nations unies et d’autres partenaires techniques et financiers du Sénégal se sont engagés à accompagner le gouvernement afin que l’exploitation du pétrole et du gaz génère des répercussions positives pour les jeunes et les femmes au Sénégal et d’éviter le piège à revenu intermédiaire».
Ainsi, assure le Sg du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, les propositions de politique économique de ces partenaires techniques et financiers «vont guider les interventions en faveur de la consolidation des acquis du Pse et renforcer les chances du Sénégal d’une sortie ordonnée et sans heurts de la catégorie des Pma. Avec la mise en œuvre de la prochaine phase du Pse, nous avons bon espoir que le Sénégal continuera de remplir les critères de sortie des Pma, et se classera parmi les pays à revenu intermédiaire dans les prochaines années».
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