Le tissu économique du Sénégal est largement dominé par les Petites et moyennes entreprises. Et malgré l’existence de plusieurs structures de financement, l’accès de ces Pme aux crédits demeure un obstacle. Pour M. Sada Ndongo de la Direction de l’appui au secteur privé (Dasp), il faut un meilleur ciblage des investissements.
Le dernier Recensement général des entreprises (Rge) effectué par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a montré que les Petites et moyennes entreprises (Pme) dominent le tissu économique du Sénégal. Ces Pme mobilisent pourtant 42% de la population active et contribuent au Produit intérieur brut (Pib) à hauteur de 33%. Elles ont toujours un taux de mortalité très élevé, surtout pendant les deux premières années d’existence. Une des explications à cela reste les difficultés d’accès aux financements et les garanties exigées par les banques ou encore les taux d’intérêt trop élevés. «95% des Pme disent qu’elles ont des problèmes d’accès aux financements malgré l’existence de structures de financement», constate M. Sada Ndongo de la Direction de l’appui au secteur privé (Dasp). «Il est temps de fédérer et de rationaliser les Pme qui ont des difficultés, mais il faut impérativement qu’il y ait un meilleur ciblage des investissements pour leur permettre de bénéficier ou d’accéder aux financements», prône M. Ndongo qui participait hier à un panel organisé par le ministère de l’Economie, des finances et du plan dans le cadre de sa journée à la Foire internationale de Dakar. Ce panel qui avait pour thème «Les instruments financiers de l’Etat pour accompagner les Pme : Zoom sur la Bnde, le Fonsis et le Fongip» a permis à chacune de ces structures de présenter ses interventions. Seulement voilà, malgré leurs diversités, le financement des Pme reste toujours un casse-tête. «Il y a beaucoup d’institutions qui financent les entreprises, mais en tant que structure d’appui, les entreprises reviennent nous dire qu’elles ont des difficultés de financement ; d’où la nécessité d’aller au fond des choses et de viser quels sont les différents problèmes qui empêchent ces entreprises d’accéder à un financement», explique M. Ndongo. Devant cette situation qui perdure, il est impératif de mettre en place des «préalables», indique-t-il. Ils concernent surtout des appuis non financiers, notamment en termes d’accès aux marchés. En effet, le spécialiste constate que malgré les incitations mises en œuvre pour permettre aux entreprises de pouvoir accéder aux marchés, elles ont des difficultés pour exécuter les marchés qu’elles gagnent.
500 milliards de besoins de financement
Selon le directeur de l’Exploitation de la Banque nationale de développement économique (Bnde), M. Babacar Thiaba Ndiaye, les besoins en financements non satisfaits des Pme étaient de 500 milliards de francs Cfa en 2014. C’est ce que tentent d’absorber des structures comme la Bnde, le Fonds souverain d’investissement du Sénégal (Fonsis) ou le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip). Pour le premier, il s’agit surtout d’investissements en capital permettant d’avoir un apport et de lever de la dette auprès des banques. Depuis sa création, ce fonds a déjà validé 28 projets dont 7 qui sont en exploitation. Sur ces 7 projets, la participation du Fonsis est de 3,5 milliards ; ce qui a permis de mobiliser des financements d’une valeur de 71 milliards de francs Cfa. Le Fongip, quant à lui, se fixe comme objectif de faciliter l’accès au financement des Pme. La structure indique avoir permis la création de 27 mille emplois. Aujourd’hui, le Fongip envisage de faire sa réforme pour se muer en établissement financier de cautionnement, indique M. Abdoulaye Diassé.
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