Comme partout au Sénégal, la lutte est un sport aimé et pratiqué au Fouta. Les lutteurs de cette partie du pays sont très bien organisés. Leur écurie «Fouta Toro» regroupe les lutteurs des départements de Podor et Matam.
Pour fédérer leur synergie, ladite écurie a mis en place deux coordinations : la coordination de Lao dirigée par Thierno Ndiaye et celle de Bosséa coachée par Moussa Alpha Ndiaye et un porte-parole Daouda Diallo dit Daouda Wallah, tous les trois des lutteurs à la retraite.
Chaque année ces lutteurs sont en activité et ne chôment que durant le mois de Ramadan. Ils ne connaissent guère l’année blanche sauf en cas d’indisponibilité. Et cette saison encore un programme alléchant attendait les adeptes de ce sport traditionnel allant du 15 mars au 5 août 2020.
Mais suite à l’interdiction de spectacles sur toute l’étendue du territoire national pour lutter contre la propagation du coronavirus, les organisateurs de combats de lutte, pour la plupart des associations et en accord avec l’écurie, ont annulé les différents programmes qui devaient les amener dans plusieurs localités, de Lobali à Dioudé, en passant par Moudéri, Danthiady et Wallah pour ne citer que celles-là.
Aujourd’hui, au moment où les secteurs impactés des autres activités reçoivent de l’aide, les lutteurs du Fouta sont en attente de ce soutien au sport sénégalais venant du Fonds «Force Covid» et qui n’est toujours pas débloqué. Mais par la voix de leur porte-parole, ils espèrent ne pas être les oubliés de Matar Ba et son département ministériel
«Nous faisons partie des impactés de la crise due au coronavirus et que nous sommes des sportifs au même titre que les autres ; donc nous réclamons haut et fort la part des lutteurs du Fouta», nous confie Daouda Wallah. Il poursuit : «Nous sommes des soutiens de famille et la lutte est notre gagne-pain.»
Selon l’ancien lutteur, son écurie devait aussi bénéficier aussi des fonds alloués à la Culture tout en citant les nombreuses facettes de la culture pulaar véhiculées à travers la lutte traditionnelle.
Tout en menant ce combat hors de l’arène pour obtenir ce qui leur est de droit, le tombeur de Jules Baldé, en 1992 au stade Amadou Barry de Guédiawaye, dit avoir le pressentiment que cette fois-ci sera la bonne.
Faut noter que les lutteurs du Fouta ne sont pas contents des leaders surtout politiques qu’ils accusent de ne rien faire pour booster la lutte au Nord. Leur intervention pour permettre à ces lutteurs de recevoir leur part des fonds «Force Covid» est une chance de rectifier le tir et cela au grand bonheur de plusieurs familles.