Cela n’a pas été sans mal, mais les commerçants des marchés hebdomadaires du département de Podor ont fini par avoir gain de cause, et obtenu la réouverture de leurs marchés hebdomadaires. A quelques jours de la Tabaski, la mesure a été accueillie avec joie et soulagement par les vendeurs de moutons, mais aussi par certains clients.
La fin de la semaine a vu la réouverture des marchés hebdomadaires, au grand bonheur des acteurs du secteur informel. Cette réouverture, si elle est officielle, car ayant l’aval des autorités locales et des populations hôtes, n’a pas vu les grands rassemblements habituels d’avant le 23 mars. Kadia Dia, une vendeuse de légumes rencontrée le vendredi dernier à Galoya, estime que s’il y a peu de monde, c’est parce que les gens n’étaient pas au courant de la réouverture officielle, surtout les commerçants et les clients qui viennent d’autres localités. Mais le rush était du côté du marché des moutons du fait de l’approche de la Tabaski. Le président du «Daral» de Galoya a déclaré : «Nous, les éleveurs, sommes très satisfaits de retrouver les marchés hebdomadaires, surtout l’un des plus grands de la zone de Galoya où les moutons se vendent mieux à l’approche de la Tabaski.» Le lendemain samedi, jour du marché hebdomadaire de Madina Ndiathbé, les commerçants ont dû faire face à l’opposition de certains habitants de cette localité qui ne voulaient pas la tenue du marché. C’est la présence des forces de sécurité qui a permis que l’activité se tienne. Les vendeurs et leurs clients s’en félicitent et Khadim, vendeur d’habits, a confié que c’est la période des vaches grasses du fait de l’approche de la fête, et leur interdire de tenir les marchés allait briser le rêve des commerçants d’affronter la crise annoncée.
Le dimanche dernier, la commune de Mboumba a tenu son marché hebdomadaire. Là, les populations ont bien accueilli sa réouverture et les commerçants ont été ravis de la disponibilité des lieux et de la venue en masse des clients. La réouverture d’un des plus grands marchés hebdomadaires du département de Podor, Galoya, et de deux moyens, a fini d’officialiser la réouverture de tous ces marchés et les localités qui suivront en début de semaine prochaine peuvent s’attendre à recevoir plus de monde.
Si en cette période de préparatifs de la fête de l’Aïd el Kabîr ce sont les vendeurs de moutons qui sont les plus convoités, les transporteurs aussi retrouvent le sourire, car le trafic redevient intense avec l’ouverture des marchés hebdomadaires.
C’est lors de son adresse à la Nation du 11 mai 2020 que le président de la République a décidé de l’assouplissement de certaines mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus. Parmi ces mesures, il y a la réouverture des marchés hebdomadaires. Quelques heures après cette décision, la plupart des autorités locales, les populations et les comités de veille dans la quasi-totalité des localités du département de Podor ont accordé leurs violons pour maintenir la fermeture de leurs marchés hebdomadaires. Cette fermeture a été maintenue jusqu’au-delà de la levée de l’Etat d’urgence et du couvre-feu, malgré l’insistance de certains vendeurs qui voulaient reprendre leurs activités, qui ne sont compatibles qu’avec ce type de commerce. Ces derniers ont vu une opposition des populations, aidées d’élus locaux et ont été sommés de déguerpir chaque fois qu’ils ont essayé d’organiser leur commerce.
Quelques rassemblements de commerçants et acheteurs sur les lieux qui accueillent ces marchés à Galoya, Pété, Madina Ndiathbé, Guia à la veille de la Korité et bien après ont été dispersés avec force et même parfois avec violence.
Cette fermeture des marchés hebdomadaires a affecté les populations, car la plupart de leurs activités dépendaient de ces marchés qui sont aussi des occasions d’approvisionnement en denrées de première nécessité.