Le deuxième recueil que le poète sénégalais résidant à Paris, Khadim Bamba Syll, a fait paraître en juillet 2025, s’intitule «Par-delà l’ombre épaisse de la nuit». Paru chez Hello Editions, cet ouvrage de 84 pages, selon l’auteur, «parle de la poésie en tant qu’art sacré, de l’amour sous un prisme philosophique». Ce recueil évoque également «l’exil, l’absence, la perte d’un être cher ; c’est un chant d’humanité et une ode à la beauté».Par Ousmane SOW – 

Avec son deuxième recueil de poèmes, Par-delà l’ombre épaisse de la nuit, paru en juillet 2025 chez Hello Editions, le poète sénégalais résidant à Paris, Khadim Bamba Syll, signe un retour attendu après des années de silence poétique. Hafiz du Coran et calligraphe de deux exemplaires manuscrits, Khadim Bamba Syll s’est d’abord formé aux sciences religieuses islamiques et à la langue arabe. A 18 ans, il rejoint le système éducatif public français en s’y autoscolarisant, et obtient, 5 ans plus tard, son baccalauréat avec mention «Bien». Aujourd’hui, étudiant en philosophie à la Sorbonne, il revient à la poésie après trois ans d’absence. Son premier recueil, A l’orée d’une aube naissante, avait déjà révélé une voix poétique atypique. Dans son recueil, le poète espère qu’au-delà des mots, ses vers invitent le lecteur à ressentir, méditer et s’ouvrir aux choses du monde. Sur le choix du titre, il confie : «Par-delà l’ombre épaisse de la nuit, j’ai choisi ce titre parmi tant d’autres que j’avais en tête durant l’écriture du recueil parce qu’il a, au-delà de la métaphore, une résonance poétique et une portée très suggestive.» Pour lui, la poésie dépasse les simples thématiques, mais il admet tout de même que le livre «parle de la poésie en tant qu’art sacré, de l’amour sous un prisme philosophique et de la foi, mais non sans une once de provocation et d’humour. C’est aussi un texte qui évoque l’exil, l’absence, la perte d’un être cher ; c’est un chant d’humanité et une ode à la beauté». Cependant, ce deuxième recueil se distingue du précédent et, selon lui, de beaucoup d’autres voix contemporaines. «Ce livre se distingue du premier et de beaucoup d’autres recueils de mes contemporains. Le style employé dans ce texte est très particulier. Il est brut, sans être brutal ; libertin, sans être liberticide», justifie l’auteur. Alors, parmi ses poèmes préférés, Khadim Bamba Syll cite In memoriam, un texte marqué par ses années difficiles à l’école coranique. «J’ai l’habitude de dire que je tiens absolument à tous mes poèmes, mais il y en a certains qui me tiennent particulièrement à cœur. C’est souvent lié au contexte d’écriture ou à l’origine de leur inspiration. Des textes comme In memoriam, qui me rappelle une période difficile de ma vie, à l’école coranique où j’ai connu toutes sortes de souffrance, autant physique que morale», explique le poète dans un entretien accordé au Quotidien. Il évoque également Deuil, dédié à son oncle disparu. «Entré dans le pays des morts il y a deux ans, il m’habite et m’habitera sempiternellement, et je rêve de lui tout le temps.» A ces textes s’ajoutent Nosmélie et Nostos, qui lui rappellent l’absence et la séparation. «Je suis assailli, à chaque lecture de ces poèmes, par les mêmes émotions qui m’ont envahi au moment de l’écriture», dit-il.
A travers cet essaim de poèmes, son souhait pour le lecteur est clair : «J’aimerais que le lecteur prenne le temps d’abord de le lire profondément, et non pas de le survoler, de méditer ses vers, mais aussi qu’il reconnaisse, après avoir fermé la dernière page, qu’il y a un travail artistique de longue haleine, sérieux derrière la production de cet ouvrage.» Et de conclure avec une pointe d’audace : «Je voudrais aussi, avec un peu de prétention, qu’il soit, après avoir lu cette brochure, plus réceptif à l’appel des choses et des êtres l’entourant ; qu’il se laisse submerger par les mots que j’ai écrits avec amour et passion.» Du côté de l’éditeur, l’invitation est lancée : «Laissez-vous envoûter par un recueil lyrique où chaque poème célèbre l’amour, les saisons et la poésie élevée au rang d’art sacré !»
ousmane.sow@lequotidien.sn