Ingénieur de formation et cadre retraité des Industries chimiques du Sénégal (Ics), Yoro Ba consigne dans un recueil de poèmes ses états d’âme. «Afrique ou la rime partagée» se veut le lit des émotions, du beau et de convictions profondes de l’auteur. Qui a pris 20 années à rédiger les 52 poèmes que compte le livre dont la cérémonie de dédicace a eu lieu samedi à la maison des écrivains Ker Birago.

Quand la fibre artiste repoussée 20 ans durant épouse celle du militantisme, le résultat devient inédit comme l’interprétation par Kaddu Yarakh des 52 poèmes que compte L’Afrique ou la rime partagée. Ecrit par Yoro Ba, un conseiller municipal à Hann-Bel Air, éditions Bao­bab, ce recueil de poèmes dont la cérémonie de dédicace a eu lieu samedi est la somme de 20 années d’«émerveillement». L’auteur y relate ses «états d’âme dans les divers moments d’émerveillement». «A chaque fois qu’on a été émerveillé, on a essayé de consigner sur des bouts de papier nos ressentis. Et ce, sur une période de 20 ans», fait savoir Yoro Ba. De la lutte des classes, en passant par l’émigration, sans oublier le cousinage à plaisanterie, voilà, entre autres, si l’on se fie à l’interprétation de Kaddu Yarakh, autant de sujets qui ont émerveillé Yoro Ba au point de coucher ses sentiments sur le pa­pier.
Préfacé par l’administrateur du Monument de la Renaissance, Racine Senghor, ce livre est certes «un hymne à la beauté (surtout) féminine», mais il se veut aussi être un legs pour la nouvelle génération, car Yoro Ba «grave sur une pierre un legs et mes convictions profondes. Je restitue ce que j’ai dans le cœur». Le poème, Le miroir des baobabs, salue l’œuvre utile des différents présidents de la République qui ont associé leurs destinées à celle du Sénégal. Dakar, la belle, terre de génies, de poètes, qui l’a couvé et comblé d’honneurs est l’un des poèmes sur lequel l’auteur préfère particulièrement s’épancher quand on l’interroge  sur  le contenu de son recueil. Pour le préfacier, Yoro Ba «a tant à dire, et nous autres, son public, nous avons tant à puiser, à le lire».
C’est dans cette optique qu’il faut comprendre la présence de la troupe Kaddu Yarakh.  En effet, il n’est pas fréquent de voir dans une cérémonie de dédicace une interprétation du livre en tant que tel. L’objectif, cette fois-ci, est de faciliter la compréhension par le grand public de l’œuvre. A cet effet, il faut noter que la prestation des artistes sur la scène de la maison des écrivains Ker Birago n’a laissé personne indifférent. Alliant l’humour sur des thèmes parfois très philosophiques, Kaddu Yarakh a tenu en haleine le public majoritairement composé de militants, d’amis et de camarades de parti politique.
mgaye@lequotidien.sn